Le 6 mai 2017, sur le circuit de Monza, Nike lance une mission folle : faire courir un marathon en moins de 2h. À la tête, Eliud Kipchoge, un athlète hors normes, porté par la science, la technologie et un storytelling millimétré. Plus qu’une course, Breaking2 devient une démonstration de puissance humaine, technologique et marketing !
N.G : Nous sommes le 6 mai 2017, sur le circuit automobile de Monza en Italie. Il est 5h45 du matin, le ciel est encore sombre, l’air humide, il fait 12 degrés. Trois hommes sont sur la ligne de départ. L’un d’entre eux, un certain Eliud Kipchoge, qui n’a rien à voir avec un pilote automobile, va tenter l’impossible, courir un marathon en moins de deux heures.
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N.G : Ce défi, c’est Breaking2. Et ce n’est pas seulement une course, c’est une expérience scientifique, une œuvre médiatique, et est surtout un coup de génie marketing signé Nike. Tout commence en secret, dans les laboratoires du Nike Sport Research Lab à Beaverton. Des ingénieurs, des physiologistes, des informaticiens. Leur mission ? Défier les lois du corps humain. Pour ça, ils vont tout modéliser. La foulée, la VO2max, l’hydratation, et même le vent. Pendant des mois, tout est passé à la loupe. Nike développe une chaussure révolutionnaire, la Vaporfly Elite, une semelle en mousse ultra légère avec à l’intérieur une plaque de carbone. La promesse, 4% de gain en économie de course. Et à ce niveau-là, c’est monumental. Mais ce n’est pas tout. Le lieu est choisi comme on choisit une orbite spatiale. Le circuit automobile de Monza. Il faudra faire 17 tours de 2,4 km. Le bitume est parfaitement plat. L’humidité est calculée. Un véhicule Tesla guide la cadence. Et autour des athlètes, six lièvres forment un mur humain contre le vent. Leur formation est testée en soufflerie. Mais ce que Nike cherche à battre, ce n’est pas qu’un chrono, c’est une idée. Celle de la limite humaine. L’événement n’est pas diffusé à la télévision. Il est streamé sur YouTube, Twitter, Facebook. Alors de l’influence et du live, Nike ne parle plus aux fans d’athlétisme. Nike parle au monde entier. Et ça marche, nous sommes en 2017, plus de 13 millions de spectateurs en direct, des centaines de milliers de partages, une emoji Vaporfly sur Twitter, un documentaire produit avec National Geographic, et un storytelling digne d’une mission Apollo. Kipchoge court. Sa foulée est parfaite. À mi-course, il est dans les temps. À 35 km, toujours dans la cible. Puis, il décroche légèrement. Il franchira finalement la ligne d’arrivée en 2h25. Est-ce un nouveau record du monde ? Non. Bien que le marathon n’ait jamais été couru aussi vite, les conditions ne sont pas celles d’une course et le record ne peut pas être officialisé. Mais pour Nike, c’est une victoire totale. Car Breaking2, ce n’est pas une course justement, c’est un manifeste. Une démonstration que l’humain poussé par la science et le récit peut rêver plus haut. Et que la marque à la virgule n’est plus une simple marque de sport, mais un créateur d’émotions globales. Quelques mois plus tard, Nike commercialise enfin les Vaporfly 4%. Les ventes explosent, les réseaux sociaux s’emballent. Et Kipchoge, deux ans plus tard, à Vienne, il passera enfin sous la barre des deux heures. Mais ça, c’est une autre histoire.
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