Depuis près de 20 ans, WeezEvent accompagne les organisateurs d’événements dans la création d’expériences fluides et performantes grâce à une technologie pensée pour simplifier chaque étape : billetterie en ligne, contrôle d’accès, paiement cashless, CRM et gestion du staff. Une véritable plateforme tout-en-un devenue incontournable dans le paysage événementiel français et international.
Dans ce nouvel épisode, Pierre-Henri Deballon, cofondateur et CEO, revient sur la naissance de WeezEvent, son parcours d’organisateur, et la façon dont il a cherché, avec son associé, à combler un manque criant dans la gestion d’événements. Une vision devenue réalité : aujourd’hui, plus de 40 000 organisateurs utilisent la solution chaque année, du festival majeur au petit événement local.
Entre innovations technologiques, transformation digitale du secteur et aventure entrepreneuriale avec l’entrée puis la sortie de Veepee au capital, Pierre-Henri partage une trajectoire rare, authentique et inspirante pour tout professionnel de l’événementiel.
Générique : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Good Morning Event, le podcast de l’événementiel.
Nicolas Guillermou : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur le podcast Good Morning Event. Aujourd’hui, je reçois Pierre-Henri Deballon. Pierre-Henri, bonjour.
Pierre-Henri Deballon : Bonjour.
Nicolas Guillermou : Je te reçois aujourd’hui car tu es le cofondateur de WeezEvent, la solution de billetterie et de cashless, qui accompagne les plus grands événements, notamment les festivals et les événements sportifs, en France, en Europe et dans le monde. Pierre-Henri, est-ce que tu peux déjà nous expliquer en quelques mots ce qu’est WeezEvent ?
Pierre-Henri Deballon : Déjà, WeezEvent, qu’est-ce que ça veut dire ? Le W, c’est Web, Event, événement, et la contraction de Easy, facile. Et en fait, ce qu’on voulait faire, c’était utiliser les technologies d’Internet pour rendre facile l’organisation d’un événement. Et donc WeezEvent, c’est ça aujourd’hui, c’est qu’on fournit des technologies aux organisateurs d’événements, avec l’ambition de leur faciliter la vie et de les aider. Et donc, les technologies qu’on fournit, c’est des technologies de billetterie, des technologies de contrôle d’accès, puisqu’une fois qu’on a émis un billet, il faut pouvoir le scanner, des technologies de cashless, donc payer ses consommations, tout ce qui est food and beverage, merchandising pendant un événement, des outils également de CRM, et puis des outils de gestion, d’accréditation pour le staff, avec les invitations et la gestion des bénévoles. Sur certains événements, on a jusqu’à 3 000, 4 000 bénévoles ou intervenants, voire même 10 000 sur les plus gros, quand on prend tous les professionnels qui interviennent. Et donc, ça permet de gérer ces solutions. Donc, on est un prestataire technologique pour les organisateurs d’événements.
Nicolas Guillermou : C’est très clair. Si on fait un petit retour en arrière sur ton parcours, je crois que WeezEvent, en fait, c’est la création d’un produit qu’il te manquait pour organiser le Vélotour. Mais peut-être déjà avant, tu peux nous raconter un peu par où tu es passé, notamment au niveau de ta formation.
Pierre-Henri Deballon : Oui, j’ai fait un doc d’éco-gestion à l’Université de Bourgogne. En parallèle, j’étais en prépa Cachan pour préparer l’école normale supérieure. Et en fait, je ne voulais pas être prof, donc c’était juste pour préparer les concours, parce que je voulais faire le concours d’entrée de Dauphine, où je voulais faire une maîtrise d’économie et de gestion du sport, qui était à Dauphine donc, et qui réunissait mes deux passions, l’économie, j’adorais l’économie, et puis j’avais un papa entrepreneur, donc parler de d’économie et d’entreprise, ça me parlait. Et j’étais un féru de handball, je faisais beaucoup de sport.
Nicolas Guillermou : Tu étais sportif en deuxième division, c’est ça ?
Pierre-Henri Deballon : J’ai joué un peu en deuxième division, oui. Et du coup, quand je viens à Paris, je signe dans un club pro à Paris, donc Villepinte, qui était en deuxième division à l’époque. Et en même temps, j’entre à Dauphine, avec l’ambition de travailler dans l’univers du business du sport, l’économie du sport, l’événementiel dans le sport. Et donc, je fais deux ans là-bas. Je rencontre Sébastien, qui est mon associé. qui est toujours mon associé avec qui on a monté Vélotour et on monte Vélotour avec lui avec Le Féchus qui était le troisième larvon de ce projet qui était aussi à Dauphine avec nous et puis ensuite on monte WeezEvent, Vélotour c’est 2006 le projet et en créant cet événement on se rend compte que c’est galère de vendre des billets qu’il n’y a pas de solution adaptée, on est en 2006 alors que c’était le début de l’explosion du e-commerce et donc on bricole une solution qui répondait partiellement à nos besoins Et en fait, on se rend compte très vite que d’autres organisateurs viennent nous voir et disent en fait, votre techno, elle est bien. Et avec Sébastien, on saute le pas et on décide de créer avec un troisième associé, un autre, qui s’appelle Yann Pagès. On décide de créer WeezEvent, donc en 2007, on démissionne et la boîte est créée en 2008. Et le produit sort en 2009 avec une solution qui permet en fait, en quelques minutes à n’importe qui de créer une billetterie sur notre plateforme, donc sans compétences techniques. De pouvoir l’intégrer sur son propre site internet, d’être propriétaire de la base de données, c’est-à-dire que quand quelqu’un s’inscrit ou participe à l’événement, on va pouvoir lui envoyer un mail, et puis quelque chose d’instantané qui intégrer le paiement. Donc clé en main, globalement quelque chose de plug and play, très simple. Et donc on lance la solution en 2008, et aujourd’hui c’est un peu plus de 40 000 organisateurs qui chaque année utilisent notre plateforme pour vendre des billets. Alors en moyenne ils vendent peu de billets, en moyenne un organisateur sur WeezEvent vend une centaine de billets par an, ce qui est très peu. Donc ça va être quoi ? Ça va être des cours photo, des ateliers, des concerts, des petites réunions. Mais on a aussi les plus gros événements français. On a le salon de l’auto, on a la foire de Paris, le Hellfest, Les Vieilles Charrues. Donc les plus grands événements et en même temps les plus petits. Et c’est ça qui est assez passionnant, c’est qu’on a développé une technologie qui permet de répondre à un grand panel d’organisateurs.
Nicolas Guillermou : La billetterie, ça existe depuis finalement très longtemps. Mais pour ces organisateurs-là, justement, et toi tu l’as vécu en tant qu’organisateur du Vélotour, il y avait vraiment aucune solution ? On a du mal à se rappeler, mais comment est-ce que ça se passait finalement avant pour un organisateur, avant que vous, vous créez votre propre solution, les autres faisaient comment ?
Pierre-Henri Deballon : En fait, tu avais deux types d’organisateurs à l’époque. Enfin, tu as toujours deux types d’organisateurs, mais tu avais des événements, on va dire, culturels qui se déroulaient dans des salles ou dans des stades et pour lesquels on avait des solutions qu’on va appeler les points de vente habituels. Ce que j’appelle les points de vente habituels, c’est les réseaux classiques, que sont la FNAC. Et donc d’ailleurs, on le voit encore sur certaines affiches, et on le voyait beaucoup à l’époque, achats dans les points de vente habituels. Et ça, c’était quoi ? C’était des distributeurs. C’est-à-dire que eux, leur métier, c’était d’aller trouver des organisateurs d’événements et puis de lister dans leur catalogue d’événements le concert à venir, la soirée à venir, le match de foot à venir. Donc en 2006, quand je vais voir ces acteurs, je leur demande de pouvoir vendre des billets pour Vélotour parce que pour moi, c’était les solutions les plus adaptées à l’époque. Sauf que là, la réponse est la suivante. On n’est pas sûr de pouvoir prendre votre événement dans notre catalogue parce que votre événement, c’est un peu de sport, un peu de loisir et un peu de culture, alors que nous, c’est la culture. Déjà, il y avait une espèce de filtre éditorial. On ne sait pas si on pourra le faire, mais envoyez-nous un fax. En 2006, on me dit d’envoyer un fax. Je n’ai jamais eu de fax. Je n’avais pas l’intention d’en acheter. C’était le début d’Internet et tout, donc je me dis, bon, ils sont quand même pas au goût du jour. Et puis surtout, moi, je leur dis, je veux vendre sur mon site Internet. C’est-à-dire que je veux créer un site Internet, je veux pouvoir expliquer mon événement, je veux pouvoir mettre du contenu, des vidéos, des photos, en tout cas rendre le concept, qui est un nouveau concept sur Vélotour, qui est en fait une balade insolite à vélo, où on traverse un hôtel 4 étoiles avec son vélo, donc quelque chose qui n’était pas habituel.
Nicolas Guillermou : Petite parenthèse, c’est un événement qui existe toujours, qui est d’ailleurs multiple, puisqu’il y a de plus en plus de villes en France où on peut retrouver le Vélotour.
Pierre-Henri Deballon : Oui, toujours. Donc c’est maintenant, c’est devenu une société qui s’appelle Event Etcetera, dans laquelle on organise avec notre associé Bastien, qui est le gérant, on organise donc cet événement Vélotour et également un autre événement qui s’appelle Pop in the City. Donc Vélotour, c’est une balade insolite à vélo qui se déroule une fois par an dans 15 villes en France, donc sur 15 week-ends différents, un week-end par ville. Et donc on vient avec son vélo, on a une parité quasi parfaite homme-femme, il y a des enfants qui ont deux ans en siège bébé et puis des personnes jusqu’à 85 ans. Et là on fait cette balade qui est ludique, on est déguisé, il n’y a pas de compétition, pas de classement. Et donc, pendant une matinée entière, de 8h jusqu’à à peu près 13h, 14h, les gens vont traverser des lieux qui sont habituellement interdits, inédits, fermés au public. Donc, on est passé dans une prison, dans un hôtel 4 étoiles. Donc, à vélo, c’est-à-dire que vous entrez, vous pédalez dans le lobby de l’hôtel.
Nicolas Guillermou : Je l’ai fait, moi, à Nantes l’année dernière.
Pierre-Henri Deballon : D’accord, ok.
Nicolas Guillermou : Donc on est passé dans un lycée, on est passé dans un parking. Là, cette année, ça a passé dans un stade. Enfin, il y a effectivement plein de choses à aller découvrir. Et nous, on avait fait ça en famille, mais avec plein d’autres amis, on était une bonne trentaine. Et on s’est fait une super matinée tous ensemble !Déguisé avec un logo sympa qu’on accroche à l’avant du vélo et en plus à Nantes c’était un événement de l’automne du coup après on se rend compte pendant l’hiver que le smiley est toujours accroché au vélo parce qu’on n’a pas ressorti les vélos pendant l’hiver.
Pierre-Henri Deballon : Des fois je croise des vélos avec le macaron et la plaque de cadre c’est un smiley rigolo. Donc on crée cet événement et puis Pop in pour rester sur Pop in, sur Event Etcetera, donc Vélotour et Pop in the City. Pop in the City c’est des raids urbains féminins par équipe de deux et c’est des femmes qui vont faire des défis et des découvertes dans la ville pendant une journée : des descentes en rappel, des découvertes sur des ateliers, pendant une journée où elles se font des défis et un petit peu en mode petit Koh Lanta dans la ville avec pas mal de ou Pékin Express comme on veut mais en tout cas avec différentes étapes à suivre.
Nicolas Guillermou : Le précédent était en Bretagne je crois ?
Pierre-Henri Deballon : Le dernier était à Dijon c’était le week-end dernier mais avant il y en a eu en Bretagne.
Nicolas Guillermou : J’ai vu passer du côté de Saint-Malo, non ?
Pierre-Henri Deballon : Oui, c’est possible, exactement. Et donc, pour revenir à ce que tu me demandais sur les solutions de billetterie, est-ce qu’en 2006, il y avait des solutions qui existaient ? Donc, il y avait ces acteurs historiques qui n’étaient pas adaptés, pour les raisons que j’ai évoquées. Et puis, pour des événements plutôt, on va dire, moins grand public, des courses à pied ou des événements d’entreprise ou associatifs, en fait, il y avait ce qui se faisait hors ligne, c’est-à-dire qu’en fait, on vous donnait un bulletin à remplir. Vous remplissiez votre bulletin, vous l’envoyez par la poste, avec un chèque, ou vous vous inscriviez sur place. Les difficultés que tu évoquais pour un organisateur, c’est qu’en fait, vous ne savez pas combien de personnes vont venir, vous ne savez pas combien de boissons il faut, combien de WC, tout ce qui est la logistique et qui est essentiel dans un événement. Et donc, nous, on était convaincus que la billetterie permettait de faire plusieurs choses. La billetterie en ligne, elle permettait de collecter une base de données. C’est-à-dire que l’important, quand on crée un événement ou une entreprise, c’est de pouvoir capitaliser, donc de pouvoir partir sur des bases solides. Et cette base de participants, c’est les meilleurs participants possibles pour l’année d’après, donc de pouvoir communiquer avec eux. Ça ne veut pas dire les spammer, ça veut juste dire, vous étiez là en 2006, revenez en 2007. Donc ça, c’était essentiel pour nous. De vendre en ligne, ça permettait de toucher l’argent avant et donc de financer ses dépenses. Et l’événementiel, tu tiens un podcast sur le sujet. C’est une super école de l’entrepreneuriat et ça permet de créer des projets où finalement, on ne vient pas avec un gros investissement. À l’inverse de l’industrie ou à l’inverse de certaines technologies. Là, si on a un bon concept, on peut commencer à vendre des billets avant que l’événement ait lieu et donc financer son fonds de roulement. Et donc ça, c’était essentiel pour nous. Et puis du coup, de savoir aussi combien de personnes vont venir et mieux s’organiser. Donc, tu avais ces solutions un peu historiques sur le monde de la culture avec ces fameux points de vente habituels. Et tu avais sur les autres événements ce bulletin ou cette inscription sur place. Et donc, c’est vrai que de venir avec une solution complètement innovante, on a un peu cassé les codes. On n’a pas inventé la billetterie, elle existait, mais en tout cas, on l’a changée. Et puis la raison pour laquelle on a pu la changer, c’est que les acteurs historiques, en fait, étaient en position de monopole. Et donc quand t’es en position de monopole, ton enjeu finalement c’est d’y rester et dépenser le moins possible. Parce que quand t’es en situation de monopole, du coup t’es plus dans une logique de conquête, mais plutôt d’optimisation et donc de rentabilité maximum. Et donc je pense que les acteurs comme nous, ils ne nous ont pas vu venir parce qu’ils ne se rendaient pas compte à quel point ils étaient en décalage par rapport aux nouvelles attentes. Et quand on commence Vélotour, 20% d’inscription en ligne, aujourd’hui, mais ça depuis maintenant pas loin de 10 ans. On est à 100% d’inscription en ligne, c’est-à-dire que les stands qu’on avait en centre-ville, on les a plus. Les courriers qu’on recevait avec les chèques et les formulaires, on les a plus. Enfin voilà, donc on est vraiment dans une digitalisation complète du process de vente en ligne. Et on le voit sur les grands concerts qui partent en quelques minutes. Bon ben voilà, tout se fait maintenant directement en ligne. Et donc c’est cette vague qu’on a pris et on a essayé de casser toutes les barrières rencontrées pour fournir la meilleure techno possible.
Nicolas Guillermou : Alors il y a eu plein d’innovations dans WeezEvent, mais le concept de base et le business model de base, il n’a pas changé, je crois, parce que vous avez gardé le même principe d’avoir un petit pourcentage sur chaque billet vendu. Et en fait, comme tu disais, vous avez fait un espèce de business model, un peu de boulanger, de centimier. Alors sur certains événements, c’est clairement pas rentable quand il y a 100 billets vendus à 10 euros. Mais en fait, c’est vraiment une question d’économie d’échelle. Et le fait de faire aujourd’hui des dizaines de milliers d’événements par an, ça permet de faire ce que WeezEvent est devenu, une très belle boîte mondiale.
Pierre-Henri Deballon : Exactement, t’as parfaitement raison, le business model n’a pas évolué et le prix n’a pas évolué, c’est-à-dire que depuis 2008, alors soit on était très cher en 2008, c’était pas le cas parce qu’on était déjà 2 à 3 fois moins cher que ces fameux points de vente habituels et dès 2008 on était moins cher et on a pas bougé ce prix c’est à dire que malgré l’inflation on est resté sur le même prix qui est le suivant qui est en fait 2,5% TTC du prix du billet vendu donc si quelqu’un vend un billet mettons à 40 euros ou à 50 euros on va prendre 1,25 euros et à 40 euros on va prendre 1 euro et ainsi de suite Donc on est parti sur ce modèle, et ce modèle il a une autre vertu, c’est que ça ne demande pas d’investir. Les logiciels de billetterie à l’époque qui existaient, on pouvait acheter un logiciel de billetterie il y a 20 ans, en fait on achetait une licence, et une fois qu’on avait acheté cette licence, en plus on payait pour chacune des transactions. Nous on est parti sur un modèle où en fait, on s’est dit, à notre place organisateur, on n’a pas envie d’acheter un logiciel. Et parce qu’on est aussi de cette génération qui a été mal habituée avec les CD-ROM gravés, les MP3. Donc, on était dans une génération, on s’est dit, non, on veut être dans une logique à l’usage. Si on a du succès, si on vend beaucoup de billets, on paiera sur chacun des billets. En revanche, si on ne vend pas de billets, on ne veut pas avoir investi 5 ou 10 000 euros dans un outil avant de pouvoir créer un événement.
Nicolas Guillermou : Quand on construit un événement, il y a deux sortes de coûts. Il y a les coûts fixes et les coûts variables. Et les coûts, on va dire, préférés des organisateurs, c’est plutôt les coûts variables parce qu’ils sont directement indexés sur le nombre de participants. Et on n’est pas perdant qu’on ait moins ou plus de monde. C’est les coûts fixes qui font finalement qu’on est perdant si on n’a pas autant de personnes que ce qu’on souhaite.
Pierre-Henri Deballon : Exactement. Et en plus, dans ce modèle, on est le partenaire vraiment de l’organisateur parce que plus il vend de billets, donc plus il a de succès, plus nous-mêmes on vend de billets. Et donc, ça nous force à avoir les outils les plus performants possibles, à les améliorer, à leur donner des outils de marketing aussi. C’est-à-dire que ce n’est pas juste vendre des billets, mais on leur donne la possibilité de créer des codes de promotion, on leur donne la possibilité d’intégrer cette billetterie sur leurs réseaux sociaux, de traquer les ventes, d’avoir un suivi statistique, plein de choses qui vont, eux, les aider derrière dans la mise en œuvre et l’organisation de l’événement.
Nicolas Guillermou : Et ce qui est assez fou aussi, c’est que tu as une version gratuite, c’est-à-dire que si tu fais une billetterie gratuite pour ton événement, WeezEvent te propose gratuitement ses services.
Pierre-Henri Deballon : Exactement, oui. Alors, ce n’est pas par pur altruisme, on ne va pas se mentir, parce que non pas les bases de données, on ne va pas les utiliser, c’est-à-dire que les gens s’inscrivent pour des événements gratuits, on ne les touche pas. En revanche, Comme les gens vont s’inscrire via notre plateforme, ils découvrent notre plateforme. Et donc, sur le billet, en bas, il y a une toute petite pub où il y a écrit « Vous organisez des événements, pensez à nous » . Et en fait, je ne sais plus le chiffre exact, mais je crois que c’est entre 5 et 10 %, disons 7,5 % des nouveaux organisateurs d’événements sur notre plateforme sont des gens qui se sont inscrits à un événement précédemment. Et donc, en faisant ça gratuitement, on augmente la notoriété de la marque, on permet d’avoir de nouveaux organisateurs qui eux-mêmes vont peut-être créer des événements payants et ensuite générer du chiffre d’affaires. Mais c’est vrai que c’est un formidable outil, je pense. Alors après, je ne suis pas très objectif pour le dire, mais c’est un très bon outil pour créer un événement de façon gratuite aussi. C’est-à-dire qu’un événement gratuit où vous n’avez pas de paiement, l’inscription se fait gratuitement, vous pouvez utiliser notre plateforme. Et derrière, il n’y a aucun coût et vous avez les mêmes fonctionnalités que si vous utilisiez une version payante.
Nicolas Guillermou : J’ai même utilisé, alors moi, mon métier, c’est d’organiser des séminaires. Donc, on n’a pas vocation à avoir une billetterie, mais on a accompagné la mairie de La Baule en 2023 lors de la Coupe du monde de rugby, qui a organisé deux événements et recevait l’équipe d’Argentine, en fait, qui était hébergée à La Baule. Il y avait deux gros événements organisés pour les mairies qui recevaient comme ça une équipe. Il y avait une cérémonie d’accueil. Et donc là, il y avait à peu près 1200 personnes. Donc, il fallait faire une billetterie avec différents types d’invités. Des gens un peu VIP. Il y avait aussi les riverains tout proches et ainsi de suite. Les familles des joueurs. Et puis, on a fait, quelques semaines après, un entraînement ouvert au public. Et là, il y avait plus de 2000 personnes. Et de la même façon, via le site de la mairie de la Baule, les gens pouvaient cliquer pour prendre une, deux, cinq places pour venir en famille et voir un entraînement comme ça des joueurs. Et c’était totalement gratuit. Alors nous, avec plus de 2000 personnes qui venaient, on a quand même fait appel à une partie payante de tes services pour le contrôle d’accès pour être sûr que ça soit fluide aussi parce que c’est un enjeu pour un organisateur d’événements et on en parlera peut-être après parce que vous avez aussi développé le système du contrôle d’accès directement avec les smartphones, mais de pouvoir aussi avoir des douchettes qui sont extrêmement performantes et qui permettent de faire entrer beaucoup de monde en un temps court c’est important pour un organisateur ?
Pierre-Henri Deballon : Complètement ! Tu vois, je fais un aparté sur le contrôle d’accès on a été l’une des premières boîtes en France à utiliser la caméra de l’iPhone pour scanner des codes barres, pour pouvoir scanner des billets de spectacle. Donc, on a été une des premières applications à permettre de charger une liste dans son smartphone et puis de scanner avec la caméra du téléphone le QR code. Et c’est effectivement une solution gratuite qu’on offre aussi aujourd’hui, mais qui est adaptée pour une centaine de personnes. C’est-à-dire que généralement, on dit quand vous attendez plus de 100, 150 personnes, là, il vaut mieux avoir des lecteurs de codes barres professionnels parce que du coup, ça a plus de batterie, c’est plus rapide, plus ergonomique, plus résistant aux chocs et ainsi de suite. Parce que pour des événements à plus de 150 personnes, votre téléphone, vous en avez besoin pour gérer la logistique, passer des appels et ainsi de suite. Donc voilà.
Nicolas Guillermou : Alors dans le parcours entrepreneurial, il y a eu une aventure avec Vente privée, avec Veepee, qui est rentrée au capital. Et puis, quelques années après, vous avez, avec Sébastien, racheté les parts, et donc vous êtes à nouveau finalement les maîtres à bord de cette société. C’est assez rare pour des sociétés de cette taille finalement. Est-ce que tu peux nous raconter en quelques mots un peu ce côté entrepreneurial ?
Pierre-Henri Deballon : Oui, écoute, l’aventure entrepreneuriale, donc tu vois, maintenant on est une vieille start-up. Alors vieille, ça ne veut pas dire qu’on offre des vieilles technologies, mais on a souvent l’image de la start-up où quelqu’un a eu une idée dans la nuit, s’est levé le matin, a créé sa boîte et est devenu millionnaire. C’est un peu la caricature et le raccourci rapide. La réalité, c’est qu’une start-up, donc on va dire une start-up qui n’est plus ni moins qu’un projet entrepreneurial basé autour de nouvelles technologies. C’est des projets longs, comme tout projet entrepreneurial, et c’est au bout de 10 ans qu’on a vraiment commencé à avoir une vraie accélération. Et donc, dans l’histoire de WeezEvent, en 2014, donc 2014, je vous ai dit tout à l’heure, 2007, on a eu l’idée, on a démissionné, 2008, on a créé la boîte, donc on est 6 ans après. Et six ans d’entrepreneuriat, pour ceux qui nous écoutent et qui en ont fait, ce n’est pas anodin, c’est-à-dire qu’on bossait comme des acharnés, même si on le fait toujours et qu’on le fait toujours avec autant de passion. Mais on y met tellement de cœur. Et à ce moment-là, on a reçu des offres de rachat de Lagardère, on a reçu des offres de rachat de France Billet, donc la FNAC. Eventbrite, qui était aux États-Unis, qui était un de nos plus gros concurrents américains, qui avait levé un milliard quatre, donc une énorme boîte qui allait entrer au Nasdaq. D’un autre acteur européen qui était au Pays-Bas, qui a depuis été racheté par Eventbrite. On a eu cinq ou six acteurs qui sont venus nous voir, et à ce moment-là, on ne voulait pas vendre. On était toujours convaincus qu’il y aurait de la croissance sur WeezEvent, on prenait du plaisir dans le projet, ça c’est essentiel. On avait plaisir chaque matin à se lever et essayer de disrupter ce marché. Et en même temps, les montants faisaient qu’on pouvait être le con qui a refusé une offre irrefusable. Et donc, on s’est quand même posé la question. Donc, on est resté dans cette position de dire non, on ne veut pas vendre. Et puis, à un moment donné, on a réfléchi, Sébastien, surtout mon associé qui a eu l’idée, qui a dit mais pourquoi on n’irait pas avoir vente privée ? Pourquoi vente privée ? Parce que Vivendi s’était intéressé à nous, mais avait retiré son offre parce que Bolloré avait pris le contrôle de Vivendi. Donc là, on avait vu que c’était purement financier. Donc, ça, ça nous avait un peu chaudé. Que France Billet, donc notre concurrent, la FNAC, finalement, si on vendait à la FNAC après avoir créé notre société en opposition à eux, opposition entre guillemets, parce qu’on avait eu des difficultés avec eux, on a créé WeezEvent, l’histoire n’était pas folle. Puis surtout, ça aurait été certainement la fin de WeezEvent.
Nicolas Guillermou : Oui, vous risqueriez d’être avalé.
Pierre-Henri Deballon : On aurait été avalé. Et donc Sébastien dit, pourquoi on n’irait pas avoir Vente Privée ? Parce qu’entrepreneur aux commandes, entrepreneur charismatique, qu’on respecte, qui avait un grand succès. Vente Privée, encore aujourd’hui, mais il y a 10-15 ans, c’était vraiment une des plus belles réussites du e-commerce en France. Parce qu’il ne faisait pas de billetterie à l’époque et que du coup, moi, je n’allais pas apprendre à Jacques-Antoine Granjon à vendre des fringues, mais il n’allait pas m’apprendre non plus à vendre des billets. Et donc, ça nous laissait une grande autonomie. on savait que le projet ne serait pas tué. Et donc, ils sont rentrés au capital en 2014. Ils sont montés jusqu’à 60% du capital. Donc, avec Sébastien, il nous restait 20% chacun. Et puis, ça a duré 4-5 ans. Ça s’est passé relativement bien. Et au bout de 4-5 ans, on a senti qu’on n’était plus forcément alignés sur la vision. C’est-à-dire que nous, on était à un moment de notre vie où on souhaitait, parce que la société était rentable, à un moment donné, pouvoir distribuer des dividendes, ce qu’on n’avait jamais fait. Et Vente Privée nous a dit non, nous, on a des enjeux autre de trésorerie, donc on ne veut pas distribuer. Donc la première fois, on a dit oui. Puis la deuxième fois, j’ai dit à Sébastien, tu vois, même si opérationnellement, on est 100% chez nous, c’est-à-dire qu’on sait ce qu’on voulait, on drivait la boîte comme on le voulait, puis on avait en plus des bons résultats. Donc du coup, on avait une grande latitude. Oui, une super grande latitude. Enfin, je veux dire, c’était même presque étonnant. Mais, j’ai dit à Seb, tu vois, en fait, là, on commence à être leur sherpa, C’est-à-dire qu’on est en train de créer de la valeur pour eux, mais on n’a plus la main sur ce type d’éléments. Le Covid est arrivé. Et puis, en fait, on a occupé ces deux années à moi faire un podcast comme toi, où je recevais les organisateurs d’événements et je leur donnais la parole pour savoir comment ils vivaient cette période. Moi, ça me faisait grand bien parce que du coup, ça me permettait de penser à autre chose, de faire un autre métier, parce que ce n’était pas un métier, mais en tout cas, de faire quelque chose qui était complètement nouveau pour moi. Puis, en parallèle de ça, on a fait de la finance, puisqu’on a essayé de financer le rachat de nos parts. Et donc, ce qu’on avait réussi à faire avec une banque, après de nombreuses négociations, tant avec la banque qu’avec Vente Privée pour trouver un prix. Et puis est arrivé le deuxième confinement. Donc là, les banques nous ont dit, c’est trop risqué, on ne va pas vous aider à racheter une boîte dans l’événementiel parce que notre chiffre d’affaires en ce moment-là était à zéro.
Nicolas Guillermou : Comme quasiment tout le monde dans ce secteur.
Pierre-Henri Deballon : Exactement.
Nicolas Guillermou : Et en même temps, ça a légèrement décoté la valorisation.
Pierre-Henri Deballon : Alors ça a décoté la valorisation de la boîte. Ça nous a permis de racheter un concurrent qui était en Belgique qui, eux, n’avaient pas les aides Covid comme on a eu. Et donc on décrie beaucoup l’État qui a beaucoup dépensé à ce moment-là. Moi, je pense que dans notre secteur événementiel, il faut quand même le dire c’est que ça a sauvé beaucoup de festivals, beaucoup d’organisateurs, beaucoup de producteurs, voire même presque tout le secteur, ce qui n’a pas été le cas dans d’autres pays. Et ça a permis à une boîte comme la nôtre, non pas d’utiliser sa trésorerie pour survivre, mais d’utiliser sa trésorerie pour aller racheter un concurrent belge, puisque dans le même temps qu’on a racheté les parts de Vente Privée, on a été racheter un de nos gros concurrents en Belgique, qui est la société Playpass, qui, elle, n’était pas du tout aidée en Belgique, il n’y avait pas d’aide. Et donc, à force de faire des levées de fonds, ils n’étaient pas rentables, ils étaient en grande difficulté. On avait essayé de les acheter avant le Covid, ils avaient refusé. Et donc, finalement, eux aussi, leur prix a décoté. On a pu les racheter pendant le Covid. Et en réalité, on a renversé la table parce qu’on est redevenus propriétaires complets de WeezEvent. Et en ayant racheté ce concurrent, quand le Covid s’est terminé, en plus du boulot qu’on avait fait avec ce podcast, où on avait créé, je pense, de l’empathie et de l’affection autour de nos solutions, quand le monde de l’événement s’est reparti, et t’as dû le vivre aussi, et les auditeurs aussi, où les gens avaient envie de faire la fête, et puis les organisateurs d’organiser. Bon, ben voilà, il y a eu une explosion, et donc on a eu un effet un peu dingo, qui sur le moment étaient complètement fous, d’aller racheter nos parts et d’aller racheter les concurrents en plein Covid, mais en réalité, ça a été un moment où on a renversé la table et ce qui nous a permis d’enclencher la nouvelle dynamique de croissance.
Nicolas Guillermou : Il y a une deuxième grosse brique, au-delà de la billetterie, qui est arrivée chez WeezEvent, c’est le système de cashless, notamment sur les festivals, sur les événements. Est-ce que tu peux nous raconter un peu l’histoire sur le comment ça arrive ? Parce que je crois que vous vendez un peu une solution avant d’être prêt quasiment.
Pierre-Henri Deballon : C’est le truc le fameux gimmick en startup c’est fake it before make it ou quelque chose comme ça, vendez-le avant de l’avoir fait on était un peu là-dedans. Je reviens sur le cashless qu’est-ce que c’est le cashless ? C’est de permettre à un organisateur d’événements de digitaliser les flux d’argent pour payer tout ce qui est boisson, nourriture, merchandising pendant un événement. Et donc, ce qu’on était habitué à faire, c’est d’y arriver avec des poches pleines de billets et de pièces et les échanger contre des tokens qui étaient généralement des petits bouts de papier ou des petits bouts de plastique et ensuite de payer avec ces bouts de plastique dans les différents points de consommation. En fait, les organisateurs nous ont dit, tiens, ce que vous avez fait sur la billetterie, c’est extraordinaire. Est-ce qu’il n’y aurait pas quelque chose à faire en matière de paiement sur place qui nous permettrait à nous, organisateurs d’événements, de ne plus avoir cet argent qui circule et tout ce qui va avec, avec les risques de fraude, de pertes…
Nicolas Guillermou : Et les coûts aussi.
Pierre-Henri Deballon : Et puis les coûts associés.
Nicolas Guillermou : Je lisais quelque chose de toi qui disait que sur les vieilles charrues, ils avaient 30 personnes de la Brinks qui étaient mobilisées sur le festival pour gérer les flux financiers cash de tous les bars sur le site et tout rapatrier en banque.
Pierre-Henri Deballon : Et puis les coûts cachés parce que du coup, tu es obligé d’avoir des distributeurs de billets. Donc tu vas avoir, je crois que c’était une quinzaine ou une vingtaine de distributeurs de billets. Donc imagine les énormes trucs à installer. Donc 15 jours avant l’événement, tu as des camions qui viennent et tout ce qui va avec. Et surtout, cet emplacement, au lieu d’être un point de consommation, au lieu d’être un bar, c’est un point de retrait. Donc tu viens redonner des mètres linéaires de consommation c’est pas anodin dans un événement de cette taille Et puis tu vas enlever des risques de fraude, effectivement, où d’autres organisateurs nous avaient raconté, par exemple, que la caisse qui contenait les billets et les espèces, qui était une boîte à chaussures en réalité, avait été jetée dans une poubelle. Tu vois, des trucs… Donc ce n’était pas la seule caisse, mais il y avait 20 000 euros qui avaient disparu. Des histoires de vol, tu vois, des gens que j’ai retrouvés. Moi, j’ai été sur des événements aussi où, en étant dans les coulisses, tu retrouves des barmans qui ont le slip bourré de billets, les chaussettes et tout. Donc tu avais aussi cette problématique.
Nicolas Guillermou : Le trésorier qui se fait suivre jusqu’à chez lui avec la caisse et qui se fait tomber dessus par trois personnes.
Pierre-Henri Deballon : Et c’est des millions d’euros sur certains événements. Donc si tu veux, il y avait une demande côté organisateur d’événements. Là, certaines solutions commençaient à se lancer en France.
Nicolas Guillermou : Il y avait des systèmes carte bleue qui arrivaient quand même pour pouvoir payer un peu sans contact ?
Pierre-Henri Deballon : Non, pas encore. Vraiment l’explosion du sans contact c’est après le Covid. Il y avait un tout petit peu de sans contact mais c’était les early early early adopters, donc c’était vraiment le début. Non, c’était vraiment ces systèmes en fait qui étaient en jetons et ainsi de suite. Et donc, des organisateurs viennent nous voir et dans le même temps, il y a des solutions qui commencent à se lancer. L’une en France, portée par des étudiants d’HEC, l’autre en Belgique avec Playpass. Et si tu veux, ils viennent nous voir et nous disent faisons des partenariats. Vous êtes super fort dans les grands événements et effectivement, WeezEvent aujourd’hui est l’un des leaders dans les festivals, dans les grandes compétitions, les grandes manifestations, tout ce qu’il demande des infrastructures, avec énormément de participants. Tu vois, Grand Prix Explorer ce week-end, on a quasi tout fait, du contrôle d’accès, la billetterie, le cashless, la gestion des bénévoles et ainsi de suite. Et donc, ils viennent nous voir et disent, faisons un partenariat. On vous apporte la techno et vous, vous avez le réseau d’organisateurs et donc déployez-le, déployez notre techno, puis on partage les revenus. Et là, c’est Sébastien, mon associé, qui a eu le nez creux, on s’est dit, OK, on peut faire un partenariat, mais en réalité si on fait un partenariat à un moment donné ils vont essayer de faire de la billetterie ou nous on va vouloir faire du cashless et un minima à court terme, c’est nous qui leur apportons plus de valeur parce que finalement ce qui est difficile à avoir c’est la relation avec le client et une fois qu’on a la bonne techno c’est relativement facile. Donc on réfléchit, on teste un peu et puis on fait une offre de rachat à l’époque cette société s’appelait MyBee, on leur fait une offre de rachat qui juge trop faible parce qu’à ce moment là ils étaient en train de lever des fonds donc les valorisations sur des levées de fonds sont sur une valeur future donc qui était beaucoup plus élevé que ce qu’on aurait pu payer. Donc, ils refusent, un peu vexés, mais bon, voilà, c’est l’histoire. Et du coup, ils restent concurrents avec nous. Mais entre-temps, nous, on décide de racheter la société qui avait été créée par un ancien stagiaire chez nous. Tout à l’heure, je parlais de cette appli mobile. Et donc, Arthur Puyou, qui était un stagiaire, mais c’est là où l’entrepreneuriat et l’aventure entrepreneuriale est folle, c’est que Arthur Puyou postule chez nous pour venir en stage. Étudiant à l’UTC Compiègne, donc ingénieur. Et donc, il nous demande 1 000 euros par mois en stage. Et nous, à ce moment-là, on se payait à peine, je pense que je me payais 2000 euros par mois, on était une douzaine, 14 salariés. Et j’avais le souvenir gamin, enfin gamin en tout cas, 10-15 ans avant d’avoir fait des stages gratuits. Donc moi, il me demande 1000 euros. Je dis écoute, non, on ne va pas te payer 1000 euros. Il dit bon, bah je ne viens pas. Et puis, il me relance quand même parce que lui était intéressé par ce qu’on faisait en termes de technologie. Puis moi, j’avais trouvé qu’il était très bon. Puis à un moment donné, mais vraiment au début, on se dit non. Puis 3-4 jours après, on revient sur nous. Finalement, on se met d’accord et on dit allez, on paye 1000 euros, on va voir, il a l’air très bon, puis voyons ce que ça donne. Puis de toute façon, le prix d’un développeur aujourd’hui est tellement élevé que, on n’a rien à perdre. Il vient chez nous, il se trouve qu’en plus d’être sympa, il était brillant et il nous développe la première application mobile sur iPhone pour scanner des billets. Et en tout cas, ce n’était pas la toute première, mais il part de notre version et il la redéveloppe et il en fait une version vraiment canon. Son stage se passe six mois, ça se passe super bien, il repart, il retourne à l’UTC Compiègne. Et là, il avait vu avec nous le début du cashless sur certains événements. Et donc, avec ses potes étudiants, il développe une techno qui permettait en fait de payer les consommations aux bars de l’école, de payer la machine à café, de payer les imprimantes, les photocopieurs et tout, avec cette carte étudiante en utilisant une techno NFC, donc dans la carte vous avez une petite puce. Et ils développent ça et puis ils se disent pourquoi pas créer une société, donc ils créent une société avec l’ambition de déployer leur technologie dans le monde de l’événementiel. Sauf que la techno qu’ils avaient développée était une techno purement en ligne. C’est-à-dire qu’à chaque fois, ça interrogeait le serveur, il fallait être connecté, donc ça ne marche que dans des endroits ultra connectés, en ville, dans des bâtiments.
Nicolas Guillermou : Les vieilles charrues, autant, des dizaines de milliers de personnes dans un champ, ça ne passe pas.
Pierre-Henri Deballon : C’était impossible. Ils se lancent, ils n’arrivent pas à trouver des clients, ou en tout cas pas, c’était des geeks excellents techniquement en termes de produits, mais ce n’était pas des grands commerciaux. Et nous, on va les voir, on dit les gars, nous on est bon en termes de marketing, en termes de produits, billetterie, mais il y a peut-être un truc à faire ensemble. Et on leur propose de racheter leur techno, de les associer à une business unit qu’on appelle la business unit cashless, dans laquelle on va les intéresser avec le résultat futur de cette unité. Et là, on est en février-mars, on est en février, et on communique dessus tout de suite en disant, voilà, on a une techno cashless. Et en fait, à ce moment-là, il y avait trois organisateurs d’événements qui étaient en train de se poser la question de passer au cashless. On va aller voir, notamment les Vieilles Charrues et Papillons de Nuit, qui est un gros festival aussi en Normandie, mais surtout les Vieilles Charrues. Et donc, on envoie la newsletter et on dit « Ah bon, vous avez cette techno ? Venez nous la présenter dans trois jours. » Et trois jours après, on est en voiture, on part de Paris. Moi, j’ai mon ordi sur les genoux, on n’a pas de techno. on est avec Arthur et Mathieu, on a un seul appareil et avec mon ordi sur les genoux. Alors je ne sais plus si je conduisais ou Seb avait l’ordi sur les genoux, mais bref, on était partis là-dessus avec nos deux développeurs derrière qui étaient en train de coder des bouts de la solution. Et sur la route, on était en train de définir le business model, les gars étaient en train de finir leur démo, et on arrive là-bas et on leur fait la démo, on leur explique comment ça va fonctionner. Ils disent « mais est-ce que vous avez les appareils ? » On dit « oui, on en a une palette entière » alors qu’on n’en avait qu’un, c’était en transit entre la Chine et l’Europe. Et donc là on avait été un peu dans la survente, et au final, pendant cette journée, on fait rendez-vous Vieilles Charrues en début d’après-midi, le soir avec Papillons de Nuit, et on signe les deux, qui était en train de signer, avec nos concurrents que j’avais évoqués précédemment. Donc ça, c’était une bascule, parce que quand les Vieilles Charrues basculent au cashless…
Nicolas Guillermou : Là t’es en mars pour un événement qui est en juillet.
Pierre-Henri Deballon : Donc on est en… non, on était plutôt en février-mars.
Nicolas Guillermou : Février-mars, ouais. Ça ne te laisse pas une grosse marche de manœuvre.
Pierre-Henri Deballon : Ensuite, on a développé comme des fous jusqu’à l’événement de juillet, qui s’est parfaitement passé mais on a eu des sueurs froides et une peur bleue. J’allais dire une sueur bleue, mais non, c’était des sueurs froides et une peur bleue. Moi, très honnêtement, les deux derniers jours, j’arrivais quasiment plus à manger. J’avais tellement mal au bide, j’arrivais pas, mais de stress, hein. Et puis avec des coups de chaud, des peurs et tout. Et en réalité, le truc s’est très bien passé. Mais bon, déploiement épuisant parce que c’était encore fait de façon un peu amateur. Et puis qu’il y avait une pression folle, qu’on a fini quelques jours avant, que le matériel était arrivé avant, que nos équipes, c’était la première fois qu’elles le déployaient. Donc l’histoire était un peu folle. Mais on y arrive et le truc fonctionne bien. Et BFM fait des articles sur nous. On a eu pas mal de couvertures presse. Et là, on sent qu’on a fait un truc un peu ouf parce que les autres organisateurs regardaient les vieilles charrues et tout le monde se dit, attends, le truc a fonctionné aux vieilles charrues, dans un champ, en plein été, sans connexion, dans un truc qui est mal connecté, difficile en termes de rechargement avec l’électricité et tout. Et c’était le parti pris qu’on avait fait, c’était de se dire, nos technos doivent être ultra innovante. Donc si on a Internet, c’est génial parce qu’on va amener plus de services, plus d’offres à nos clients, mais elle doit être ultra résiliente, c’est-à-dire qu’elle doit fonctionner sans connexion Internet. Les appareils peuvent utiliser les doigts mouillés parce que la bière, ils doivent tomber par terre, résulter à la chaleur. Donc on avait des terminaux qui étaient renforcés, qui étaient en gros des terminaux de l’armée ou de chantier, tu vois, qui peuvent, avec une batterie qui tient toute la journée, avec un système, c’est-à-dire qu’au Vieilles Charrues, on en déploie 2000 donc tu peux pas brancher de 2000 appareils Il faut que tu aies des caisses qui en branchent, qui rechargent en temps réel une vingtaine d’appareils. Donc, écoute, c’était une aventure complètement folle. C’est certainement parmi les plus beaux souvenirs de WeezEvent parce qu’on est avec ces trois gamins qui étaient tout jeunes. Ils avaient 22 ans, brillants, passionnés. Personne ne comptait ses heures. On était tous comme des fous. Puis le sentiment de faire un truc très risqué et de dire qu’on est en train vraiment de casser les codes et si on y arrive, c’est une vraie rupture technologique. Et quand tu vois cette rupture technologique, c’est-à-dire quand tu la vois en temps réel, moi, j’étais tellement stressé, je n’ai pas pu aller voir l’ouverture des portes. Parce que quand tu as 2-3 000 personnes devant toi qui poussent et tu te dis, mais tu vas tout de suite voir si le système plante, si tu vois tout le monde qui regarde en l’air, si ça bloque et tout. Donc moi, j’étais tellement stressé, je n’ai pas pu aller regarder. Mais après, quelques heures après, tu vois que le truc tourne, tu as un sentiment un peu magique de dire, tiens t’as participé à un truc qui est fort avec une forte notion de risque et ça je pense que ça a été ultra structurant de la suite de ce qui est devenu WeezEvent parce que si aujourd’hui tu parlais d’un leader européen c’est essentiellement grâce au cashless parce que la billetterie c’est des marchés très nationaux, c’est-à-dire que dans chaque pays tu as le France Billet que je t’évoquais tout à l’heure, la Fnac qui est l’acteur historique qui travaille en réseau depuis des années avec ses clients, les organisateurs, ils ont toutes leurs habitudes et c’est très difficile de dire je suis leader français tiens je vais aller en Espagne parce qu’on t’a pas attendu il y a déjà cet acteur historique. Et en fait le cashless nous a permis de nous internationaliser parce que le cashless, il y avait une barrière technologique beaucoup plus forte et une vraie rupture. Et sur la billetterie, on a une excellente techno. Je disais 40 ou 50 000 organisateurs d’événements qui nous utilisent. On est la deuxième billetterie en France. Mais on n’est pas la meilleure du monde. Techniquement, il y en a qui sont meilleurs sur certains points. Sur le cashless, on a vraiment, aujourd’hui, je pense, la meilleure techno mondiale. Et tu vois, c’est pour ça qu’on bosse avec le Grand Prix de Formule 1 du Mexique, c’est pour ça qu’on a utilisé sur les plus grands événements. On a été utilisé sur le Club France pour les JO, on a été utilisé au PSG, pour tout ce qui est Food & Beverage.
Nicolas Guillermou : Le GP Explorer aussi, tout récemment.
Pierre-Henri Deballon : Grand Prix Explorer, c’était nous. Le Hellfest, Tomorrowland, le plus gros festival au monde en Belgique. On a à peu près un peu plus de 500 événements de plus de 10 000 personnes par jour en trois mois l’été qui bossent avec cette techno. Et parce qu’elle est innovante, parce qu’elle est beaucoup plus résiliente et qu’elle est ultra fiable, on a réussi à se déployer, à passer les frontières, à devenir aujourd’hui un gros acteur européen dans l’événementiel.
Nicolas Guillermou : Alors justement, avec ces très gros clients qui font venir des dizaines de milliers de personnes à chaque fois, comment est-ce que vous fonctionnez ? Est-ce que tout reste digital et à distance ou est-ce que vous déployez des équipes sur site en appui finalement de l’organisation pour superviser les contrôles d’accès, d’entrée, la partie justement cashless et tout ça ?
Pierre-Henri Deballon : C’est une bonne question. En fait, le prisme initial de WeezEvent, c’était de se dire, on fait un truc complètement digital, innovant, et puis on ne se déplace pas. Et en fait, très vite, cette vision de dire, on n’adresse que des petits organisateurs d’événements, avec cette solution self-service que j’évoquais, qui permet en quelques minutes de créer sa billetterie, de commencer à vendre des billets, elle a des limites parce qu’un organisateur, tu le disais tout à l’heure, qui te rapporte 100 euros, qui est une petite association, tu vas mettre des fois des mois à les convaincre, il faut que ça passe en CA d’asso, en assemblée générale, et puis ensuite, leur événement n’est que dans six mois, donc tu vas avoir un temps de commercialisation très long, un coût de commercialisation qui est élevé pour des recettes assez faibles. Et donc très vite, on a décidé d’adresser des événements de plus en plus grands. Et en fait, quand tu adresses des événements de plus en plus grands, tu peux pas juste leur fournir une techno. Parce que t’es organisateur d’événements, tu le sais. Un organisateur d’événements, le jour de son événement, il est débordé, quoi qu’il arrive, parce que son téléphone sonne dans tous les sens, parce qu’il doit gérer le camion qui est en panne, parce qu’il a un problème électriques, parce que, parce que. Et donc, nous, au début, on a commencé, puis on leur a envoyé le matériel. parfaitement packagé, prêt à l’utilisation et tout. Et puis les gens se plaignent en disant « Non, le truc n’a pas marché. » Et après, on regardait, on dit « Qu’est-ce qui n’a pas marché ? » Parce que nous, quand le matériel revenait au bureau, tout fonctionnait, tout était prêt. En fait, ce qui n’a pas marché, c’est que le gars n’avait pas le temps. C’est-à-dire qu’il ouvre la boîte et il est deux minutes avant l’ouverture. Et puis, s’il n’a pas eu le temps de le préparer, de l’anticiper, s’il n’a pas une régie qui s’occupe de ce cas spécifique, ça ne fonctionne pas.
Nicolas Guillermou : Et puis c’est stressant parce qu’en tant qu’organisateur, on aime bien avoir la main sur un peu tout. Et là, on donne 100% de sa confiance à un prestataire externe. Et s’il n’a pas quelqu’un sur place pour garantir le truc, on espère. Moi, par exemple, quand je l’ai utilisé, ça a parfaitement fonctionné. Il n’empêche que c’était mon seul point de stress de l’événement. De ne pas avoir quelqu’un ? Non, mais est-ce que ça va bien marcher à l’entrée ? Parce qu’en fait, moi, j’ai vendu à la mairie de la Baule qu’avec ce système-là, ça allait très bien fonctionner. Il y a 2000 personnes qui sont devant les grilles. On attend le go. Quand on ouvre, j’ai scanné mon premier billet. et là si ça foire, comment je fais ? Le reste, le son, je suis en place. C’est mon métier, on va dire, habituel et ainsi de suite. Là, il y a un vrai stress.
Pierre-Henri Deballon : Ça m’est déjà arrivé sur des événements où il y a des dizaines de milliers de personnes où tu es au contrôle d’accès, où tu scans et que tu vois le truc rouge parce qu’il y a un problème de setup. Et là, tu n’as pas la goutte, mais tu as plusieurs gouttes sur le front. Écoute, très vite, on se rend compte qu’en fait, il faut être sur place et qu’en fait, en étant sur place, ça porte tu l’as dit, du confort et de la valeur ajoutée à l’organisateur d’événements, ça apporte surtout le fait que notre techno est bien utilisé et que du coup, les clients sont contents parce que quand ils ne sont pas contents du contrôle d’accès, ils ne disent pas, ah le contrôle d’accès n’était pas bon. Ils disent, le contrôle d’accès n’était pas bon et donc je change de billetterie. Et donc en faisant ça, on sécurise la billetterie, on sécurise la satisfaction du client et en réalité, ce qui était vécu comme un poste de coût, en fait, on vend la prestation donc on se rémunère dessus et surtout L’opérateur ou les équipes qui sont pour nous sur place avec leur t-shirt, leur maillot, son event sont en fait nos premiers commerciaux. Parce que sur des événements, il y a d’autres organisateurs qui viennent. Parce que si ça se passe bien, il y a un bouche à oreille positif. Parce qu’à la fin de ces événements, et tu le sais, souvent une fois que tout le monde est parti, les équipes de prod, d’organisation, les bénévoles se retrouvent pour boire un coup, puis tout le monde échange. Et puis dans ces cas-là, c’est généralement des organisateurs d’événements. Et ça, ça rend le truc encore plus passionnant parce que si on est ici tous les deux, c’est qu’on est des passionnés d’événementiel, si les gens nous écoutent, c’est parce qu’ils sont passionnés aussi de ce truc qui fait qu’à un moment donné, il y a les gens qui tapent dans les mains, qu’il y a l’odeur de la frite, qu’il y a des vibrations, qu’il y a de l’émotion, qu’il y a en fait ce qui fait un peu le piment et le sel de la vie. Et pour nos équipes, c’est passionnant parce que du coup, on allie deux passions, on allie l’innovation, quelque chose qui est complètement virtuel, des lignes de code informatique qui sont développées dans des bureaux à Paris, et une réalité très concrète et très physique, qui a une finalité qui est cool, c’est de permettre à des gens de se rencontrer. Et donc aujourd’hui, notre métier, c’est vraiment ça, c’est via des technologies virtuelles et digitales, faire en sorte que des gens se rencontrent et qu’il y ait de belles émotions qui soient créées. Et donc, pour nous, d’être des petites souris, tu disais Grand Prix Explorer, moi j’étais… On avait les événements de l’Elysée, d’être à l’Elysée pour la fête de la musique, de faire le contrôle d’accès de la cérémonie d’ouverture des JO sur les quais de Seine. Donc d’être le matin à 4h du matin à la préfecture de police…
Nicolas Guillermou : C’est WeezEvent qui avait cette partie là, toute la billetterie des JO du coup ?
Pierre-Henri Deballon : Pas la billetterie des JO, tout le contrôle d’accès de la cérémonie d’ouverture. Tu sais, les QR codes qui avaient été mis en place pour des risques d’attentat pendant une dizaine de jours. C’était nos technos qui étaient derrière et c’est nous qui contrôlions les billets.
Nicolas Guillermou : Ok, j’avais mon QR code parce que je travaillais sur les JO. Donc j’ai eu mon QR code notamment en amont sur toute la préparation qui me permettait de traverser la Seine pour rejoindre le petit palais où j’étais.
Pierre-Henri Deballon : Ok, tu vois, c’était nos technos, c’était nos appareils. Donc on a équipé pendant une dizaine de jours 400 ou 500 rues de Paris où on équipait les gendarmes et les forces mobiles avec ces appareils, donc ils devaient encore une fois être résistants et tout. Et donc d’avoir la chance d’être une petite souris, un petit artisan, mais c’est ça qu’on aime dans l’événementiel, d’être un petit artisan de ces grands moments de célébration et de joie, c’est assez cool et ça nous donne la chance de passer, tu vois, quand t’es dans les coulisses du défilé de l’agence Elite ou que t’es au Hellfest, ou que tu es au Salon de l’agriculture, ou que tu es à la Foire de Paris, ou que tu es ensuite à Tomorolland. Bon, tu vois, des trucs un peu extraordinaires. Et moi, qui aime l’événementiel, qui aime ce genre de feu d’artifice, c’est assez fou.
Nicolas Guillermou : Tu as toujours le temps, comme ça, de choisir quelques beaux événements sur lesquels tu te rends ?
Pierre-Henri Deballon : Toujours, oui. Alors, il y a ceux du cœur. Tu vois, il y a des organisateurs qui nous suivent depuis 20 ans et avec qui on a développé une relation d’affection, d’amitié. Tu vois, je pense aux Eurockéennes, où ça a été le premier grand festival à nous faire confiance et où le jour où on les a signés dans le bureau, on a fait une fête et tout. Et donc ça, j’y vais par plaisir parce que c’est devenu des copains. Et puis voilà, ça me plaît d’être avec eux. Et puis après, je suis un peu égoïste. Je fais les beaux événements. J’ai fait Tomorrowland cet été en Belgique.
Nicolas Guillermou : Oui, la version remasterisée un peu.
Pierre-Henri Deballon : Oui, qui était un peu historique du coup. Et tu avais nos équipes qui étaient sur place. Moi, je n’étais pas sur place, quand il y a eu le feu, je ne suis arrivé que le lendemain. Mais ça aussi, c’est ça qui est incroyable. Alors déjà, Tomorrowland, c’était une claque, parce que tu vois le Hellfest qui est pour moi un des événements qui en termes de direction artistique tu vois il y a vraiment quelque chose c’est à dire que les poubelles sont aux couleurs du Hellfest alors c’est un détail mais en fait c’est un vrai festival qui est construit comme un parc d’attractions et ça c’est incroyable et moi je les avais mis tout en haut et Sébastien m’avait dit tu verras Tomorrowland c’est presque le cran au dessus et Tomorrowland c’est complètement dingue et en plus dans un contexte où The Show Must Go On donc t’as la scène qui a pris feu et comment on arrive malgré tout à ouvrir ou pas. Et jusqu’à quelques heures de l’ouverture, il y a eu des doutes sur le fait qu’ils ouvraient ou pas. Finalement, ils ont ouvert. Et de cet événement, ils en ont fait un truc encore plus mythique, parce que dans le monde entier, on en a parlé. Ma mère, elle ne sait pas ce qu’est Tomorrowland, et elle m’en a parlé. Donc ça, c’était assez fou. Et oui, je vais toujours sur des événements, moins de façon opérationnelle. C’est-à-dire que je ne suis plus dans les équipes de prod. Je viens plutôt pour échanger avec les organisateurs, m’assurer que ça se passe bien. Éventuellement, je donne un coup de main, mais c’est devenu assez rare quand même.
Nicolas Guillermou : Alors vous êtes un énorme acteur, mais vous n’avez pas 100% du marché. Qu’est-ce qui pourrait faire que tu puisses récupérer avec toi, mais avec WeezEvent évidemment, une immense majorité du marché, justement des billetteries de Zenith, des billetteries de stades de foot et ainsi de suite ? Qu’est-ce qui fait que certains pourraient avoir le déclic et changer un petit peu de système ?
Pierre-Henri Deballon : Il faut qu’on soit meilleur, parce que voilà, il ne faut pas qu’on ait tout le marché non plus parce que je crois que la concurrence elle est saine elle nous permet nous de continuer à nous améliorer eux de s’améliorer aussi parce que voilà si on avait tout le marché ce ne serait pas idéal et puis on le voit les acteurs dominants peuvent avoir tendance à être dans des pratiques qui ne sont pas très saines de garder la base de données, d’être propriétaire de la base de données, de forcer à utiliser leur technologie et pas d’autres donc on n’a pas une ambition hégémonique, c’est-à-dire que je n’ai pas envie d’être le seul acteur qui vend des billets. Nous notre ambition c’est qu’on on continue à être innovant, qu’on continue à apporter aux organisateurs d’événements. Moi, ce qui me plaît, c’est qu’un organisateur dit « Franchement, vous m’avez aidé, votre techno est cool. » Et notre sujet, plus que d’être hégémonique sur un marché, c’est d’être un acteur très solide dans beaucoup de pays. Et donc, être un acteur très solide, ça veut dire qu’on vise en moyenne, on souhaite que dans chaque pays, nos technologies, on fasse un peu plus de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ça veut dire à peu près 5 millions de billets par pays pour te donner un ordre de grandeur. Parce que quand tu fais 5 millions de billets, tu commences à exister. Tu entres dans la carte des événements qui comptent, qui ont du poids, et tu commences à avoir des synergies, des gens qui viennent te voir pour le contrôle d’accès, puis finalement, tu leur vends la billetterie, ou l’outil d’accréditation, ou l’outil de marketing. Donc ça, c’est notre ambition.
Nicolas Guillermou : Dans combien de pays vous êtes positionnés déjà à ce niveau-là ?
Pierre-Henri Deballon : Alors aujourd’hui, on fait des ventes, je pense, pour des événements, on ne le suit pas en détail, mais j’irais dans au moins une cinquantaine de pays. En revanche, des pays dans lesquels on a des équipes, ça va être une douzaine de pays. Donc on a un bureau à Montréal, un bureau en Angleterre, enfin on a une présence en Angleterre avec un bureau à Manchester, un bureau à Londres, on a une présence en Espagne avec un bureau à Madrid, on a une filiale en Suisse à Lausanne, on a une filiale en Allemagne avec un bureau à Berlin, on a une filiale aux Pays-Bas avec Eindhoven et Amsterdam, et on est à Envers en Belgique. Et voilà, ça fait à peu près nos 12 pays. Et après, on a quelques licences. Donc là, les modèles de licences, c’est qu’en fait, on fournit nos technologies à des organisateurs d’événements qui sont dans des pays sur lesquels on n’a pas d’équipe. Mexique, tout à l’heure, je parlais du Grand Prix du Mexique, beaucoup en Amérique du Sud, en Afrique du Sud aussi, où en fait, là, on va trouver un partenaire local, qui est généralement une boîte d’événementiel ou un prestataire de technologie qui peut être un coup de la billetterie ou un coup du cashless et qui va proposer l’autre technologie qu’on lui apporte. Et là il le fait en utilisant nos technologies sous la marque WeezEvent, et par contre, c’est lui qui est en charge de la vendre, de la déployer, de s’assurer qu’elle tourne bien avec notre support technique à distance. Mais par contre, pas d’équipe sur place. Et ça nous permet de tester des marchés sur lesquels on voit une appétence pour nos produits. Donc le Mexique, par exemple, quand on fait le Grand Prix du Mexique, quand on fait Lollapalooza, quand on fait ces très gros événements, on sent qu’il y a une vraie demande et une vraie appétence. Et par contre, on n’est pas présent aux États-Unis, ni en Asie. En Asie, on a des petites licences sur Hong Kong, mais aujourd’hui, on n’est pas un acteur présent sur ces deux continents. Et l’Afrique non plus. L’Afrique, c’est que des escarmouches avec quelques petits événements au Maroc ou l’Afrique du Sud que j’évoquais tout à l’heure. Et peut-être que dans les cinq prochaines années, le plan sera d’aller essayer de devenir un acteur sur ces pays. Mais c’est des marchés qui sont tellement grands et tu le sais, l’événementiel, c’est par nature un métier d’humain et de network. Et donc, ce n’est pas t’ouvres un pays en disant j’ai la meilleure techno, ça marche.
Nicolas Guillermou : Rencontrer les organisateurs, prouver le concept, qu’ils puissent venir voir des événements sur lesquels ça marche et qu’ils s’approprient la technologie finalement.
Pierre-Henri Deballon : Exactement. Et quand tu imagines des pays comme l’Inde, alors tout le monde ne fait pas des événements en Inde, mais quand tu imagines un pays avec plus d’un milliard d’habitants et que demain tu voudrais les adresser, parce que je pense à l’Inde, parce qu’on nous a contactés il y a deux, trois semaines, que j’ai différentes demandes de gens qui disaient « Venez en Inde, vous pourriez le développer et tout ». Bon, d’un côté, tu dis, waouh, génial, marché énorme. Mais en même temps c’est tellement gigantesque et ça fait peur. Donc aujourd’hui, on préfère être dans une croissance ambitieuse, mais relativement maîtrisée sur l’Europe pour créer un acteur très solide en Europe, avant potentiellement d’essayer de créer un acteur mondial. Et ça serait rigolo que, en tout cas, une grande fierté de se dire que sur des technologies qui sont des technologies relativement pointues, le cashless est extrêmement complexe, on n’est pas dans la big data, mais en tout cas, c’est des technos pointus, de se dire que c’est un petit acteur français, Cocorico, qui pourrait demain consolider un marché au niveau mondial. Oui, il me plaît, c’est un beau challenge.
Nicolas Guillermou : Alors à propos de beau challenge, on approche de la fin de ce podcast, mais je ne pouvais pas passer à côté, tu t’es lancé un nouveau challenge depuis quelques temps, c’est de prendre la présidence du club de foot de Dijon. Raconte-nous un peu comment ça s’est fait et ce que tu peux apporter là-bas.
Pierre-Henri Deballon : Écoute, ça s’est fait par folie, parce que c’est complètement fou de reprendre un club de foot dans le contexte actuel. Le contexte actuel, c’est quoi ? C’est un contexte économique compliqué globalement, mais le foot français est quasiment en mort clinique, je caricature, mais…
Nicolas Guillermou : Les clubs sont en danger pour beaucoup en tout cas.
Pierre-Henri Deballon : Exactement, parce que crise des droits télé qui est arrivée après la crise Covid, qui a quand même coûté cher à tous ces clubs, et donc aujourd’hui le modèle du foot est complètement challengé et à repenser et pas très rationnel. C’est-à-dire que beaucoup de gens en viennent pour les mauvaises raisons, pour gagner de l’argent. Les fonds d’investissement, on l’a vu avec des catastrophes comme à Bordeaux ou des choses un peu complexes comme il y a eu à Lyon. Des fois, c’est des outils de soft power, comme le Qatar avec le PSG, comme peut-être le PFC, on verra ce qu’ils en font, la famille Arnaud. Donc, quelque chose qui n’est pas complètement rationnel. Et puis, moi, je suis dans ce modèle des anciens présidents, qui est quelqu’un qui a eu la chance de réussir dans le monde des affaires et qui, par passion ou pour goût, en tout cas, c’est mon cas par passion. Puis la deuxième raison, c’est pour rendre à Dijon, parce que je suis Dijonais, ce que Dijon m’a apporté. Dijon, on parlait de Vélotour, le premier événement a été subventionné par la ville de Dijon. Ces 15 000 euros, ils ne sont pas anodins. Si je ne les avais pas eus, je n’aurais pas créé Vélotour, je n’aurais pas monté Event Etcetera. Pas WeezEvent et tout. Donc, il y a une façon de rendre la balle. Il y a un côté passion, c’est que j’adore le sport. Je voulais me remettre en danger, je me suis vraiment mis en danger, parce que, pour le coup… Vu le contexte économique du foot, c’est compliqué. Dijon, à en plus de ça, subit deux descentes sportives de Ligue 1 à Ligue 2, de Ligue 2 à National. Donc voilà pourquoi je l’ai fait. Je l’ai fait aussi avec une idée en tête, c’est que je ne suis pas là pour gagner de l’argent, mais je suis là avec l’ambition de sauver le club dans un temps, un, parce qu’il était en danger de disparition, je pense, et deux, j’aimerais le faire revenir au moins en Ligue 2, c’est le niveau auquel il doit être, et à terme, c’est pour se créer des émotions. Donc là, j’ai eu la chance de, sur ma première année de présidence, d’être en finale de Gambardella au Stade de France avec les jeunes. On perd contre Rennes, mais on fait un beau match, qu’on perd 2-1. En tout cas, c’était un super match. Et puis, l’équipe féminine a fini quatrième, donc a joué les playoffs de Ligue 1 Arkema, donc de première division avec le PSG, l’OL et tout. Et l’équipe pro a fini quatrième et c’était les trois premiers qui montaient. Donc j’ai eu une saison assez cool, pas suffisamment belle pour remonter en Ligue 2 avec l’équipe pro. Mais en tout cas, c’est ça que je vais chercher, c’est me procurer des émotions de façon égoïste et puis essayer de procurer des émotions. Et c’est aussi une façon de garder un contact avec le monde de l’événementiel. Tout à l’heure, tu disais, tiens, qu’est-ce qui ferait que vous soyez en capacité de travailler avec plus de clubs, par exemple ? Eh bien, le fait d’être à la tête d’un club de foot m’a permis aussi de rencontrer plus facilement d’autres présidents de clubs de foot. Donc, juste avant toi, j’étais en visio avec deux présidents de clubs. Il y avait Baptiste Malherbe d’Auxerre et Marc Keller de Strasbourg. Bon, demain, c’est peut-être des clients pour la billetterie, pour le contrôle d’accès. Et donc ça nous permet d’élargir notre réseau. Ça permet aussi une autre chose, c’est qu’en étant client, moi-même avec le club, de dire aux équipes « Attendez les gars, là on n’est pas bon. », parce qu’il y a des trucs, des fois on n’est pas bon. Ou de dire « Ça c’est important, si on arrive à le faire, on aura un vrai avantage concurrentiel par rapport aux autres. » Donc c’est aussi intéressant pour WeezEvent d’avoir ce pied des deux côtés, côté prod, et je le fais en perso, c’est pas WeezEvent qui a acheté le club, c’était en perso. Mais ça permet de garder En tout cas, c’est un pari assez fou, mais qui est passionnant et qui voilà et quand je suis arrivé quand je dis c’est un pari fou c’est que le président du Mans Thierry Gomez qui est maintenant en Ligue 2 quand je suis arrivé il m’a envoyé un texto il m’a dit bienvenue chez les fous et bienvenue chez les fous ça veut tout dire c’est à dire qu’en fait il faut être un peu dingo pour faire ça parce qu’il y a une pression énorme parce que c’est irrationnel tout le monde a son avis sur l’équipe sur ce que vous faites parce que tout le monde le commente, c’est-à-dire que j’ai beaucoup plus d’impact médiatique sur le club, alors qu’en termes de taille, c’est dix fois plus petit que WeezEvent, mais parce que c’est du football, parce que c’est toutes les passions autour de ça. Donc ça rend le truc passionnant. Et par contre, le truc que j’aime, moi, la vraie drogue, c’est cette drogue de, tu vois, on est lundi aujourd’hui. Vendredi, on a un match. Et je sens, comme quand j’étais gamin, cette pression du match monter toute la semaine pour arriver à l’explosion du match. Et après, soit ça monte, soit ça redescend. Ça redescend très bas quand tu perds et que tu passes un mauvais week-end. Et puis ça continue à se maintenir un peu comme une drogue. Et c’est une drogue légale. Donc c’est ça que je vais chercher pour prendre des émotions et en donner.
Nicolas Guillermou : Magnifique. On va se faire une petite dernière question. On va être un peu sur la partie prospective. Dans 10, 20, 30 ans, comment est-ce que tu imagines justement les sujets de billetterie, les sujets de cashless ? Est-ce qu’il y a encore des nouvelles choses qui peuvent arriver, plus du tout de bracelets, plus du tout ce genre de choses ? Est-ce que c’est quelque chose que tu penses qui peut arriver, par exemple ?
Pierre-Henri Deballon : Oui, je pense que la prochaine étape, plus que, quel sera le support ? Est-ce que ça sera des bracelets ? Je pense que ça va être tout ce qui est lié aux identifiants de reconnaissance individuelle. On le voit aujourd’hui, je ne sais pas si tu l’as activé sur ton téléphone ou quoi, mais le luxe que c’est de regarder son téléphone et de le déverrouiller.
Nicolas Guillermou : Bien sûr, c’est indispensable.
Pierre-Henri Deballon : Et donc je pense que demain, ça va entrer de plus en plus dans les mœurs. Alors tout le monde est inquiet parce que on peut être fliqué, tracé et tout, mais c’est déjà le cas en fait. Il y a déjà sur des grands événements dans des pays, des technologies de caméra qui nous fliquent, qui nous suivent et qui permettent d’empêcher parfois des attentats. Certains vont dire que ça permet de fliquer, mais je pense qu’à terme, on va quand même tous arriver sur des éléments de reconnaissance qui sont des éléments…
Nicolas Guillermou : Ça permet de manger à la cantine. Mon fils au collège, ils mettent la main sur un boîtier. Ils n’ont pas de carte de cantine. Ils posent la main et l’empreinte de la main déclenche le repas de cantine. Et ça, ça fait pas mal d’années que c’est en place dans leur collège. Alors au début, il y a eu effectivement un peu des réticences. Et puis maintenant…
Pierre-Henri Deballon : Et nous, tu vois, sur le cashless, on a eu ça au début. Des gens, plutôt des participants qui disaient, mais c’est une façon… Je me rappelle, quelqu’un avait fait un article où il comparait les étiquettes qu’on met sur les oreilles des vaches au système cashless, en disant, vous êtes tracé comme si vous étiez des vaches laitières. Et oui, c’est vrai, c’est-à-dire que un organisateur peut aller dans l’interface pour regarder ce que monsieur ou madame a bu. Mais en fait, le sujet, il n’est pas là. C’est-à-dire qu’en fait, savoir qu’un mec a bu trois bières ou quatre bières, on s’en fout un peu. Le sujet, c’est des statistiques au niveau global. Et un confort d’utilisation. une fluidité et des flux plus rapides.
Nicolas Guillermou : Mais comme sur Internet, finalement. N’importe quel achat sur Internet, aujourd’hui, le parcours client est tracé par le site et on s’en fiche que ce soit monsieur machin qui ait fait ça. C’est de savoir, voilà, cette page-là, elle est efficace, cette page-là n’est pas efficace. Là, on a un peu la même chose.
Pierre-Henri Deballon : Donc, je pense qu’on va aller là-dessus. La grande inquiétude que j’ai, c’est que la France est le pays, un des moins ouverts sur le sujet et qu’on ne sera pas précurseur, on va plutôt être suiveur. Et si on est suiveur, on va devoir payer des technologies à d’autres qui vont les développer.
Nicolas Guillermou : Ou alors, tu la développes dans d’autres pays et tu la rapatries.
Pierre-Henri Deballon : On la développe ici et on la déploie dans d’autres pays, ça peut être une solution. En tout cas, c’est des réflexions qu’on a. Il faut juste trouver des systèmes résilients. Il faut aussi trouver ce qui est difficile parce que tu vois, tout à l’heure, je critiquais les acteurs en situation de monopole qui arrêtent d’innover. En fait, quand tu es en situation de monopole, tu as aussi de la dette à gérer, de la dette technique. Tu dois déjà gérer tous tes pays, tout ton volume et donc tu es un peu moins innovant. Donc tout notre enjeu, c’est de garder cette innovation et cette capacité à être un peu disrupteur. Et c’est plus dur quand tu es en position de succès. Quand tu es en position où tu es challenger, vu que ça ne marche pas ou que tu n’es pas leader, tu as tout le temps tendance à changer de position. Et donc, il faut qu’on trouve le bon équilibre. Après, on a cet ADN où on est passionné par l’innovation. On a un directeur technique, Mathieu, qui est un des fondateurs de NemoPay, la boîte de cashless, qui est brillant, qui est par exemple sur l’intelligence artificielle, avant que ça devienne le sujet à la mode. Il y a deux ans, il commençait déjà à tester des modèles tout seul de son côté et donc est très au goût de ces innovations et qui est plutôt celui qui aura envie d’aller là-dessus.
Nicolas Guillermou : Génial. Écoute, merci beaucoup, Pierre-Henri, pour cet échange.
Pierre-Henri Deballon : Merci à toi, c’était cool.
Nicolas Guillermou : N’hésitez pas à écouter et surtout à partager le podcast sur les plateformes. Et puis surtout, n’oubliez pas, dans l’événementiel, on n’a pas un métier facile, mais c’est quand même mieux que de travailler.
Pierre-Henri Deballon : Ça me va, je n’ai pas le sentiment de bosser.
Nicolas Guillermou : Merci beaucoup d’avoir écouté jusqu’au bout ce podcast de Good Morning Event. N’hésitez pas à mettre une note de type 5 étoiles sur les plateformes à travers lesquelles vous écoutez le podcast et même un petit commentaire sur Spotify. Ça aidera pour son référencement. Vous pouvez également nous envoyer un petit mail à l’adresse qui est indiquée en description pour nous conseiller de futurs invités ou nous faire part de vos impressions. Et à très bientôt pour un nouvel épisode.