Et si l’un des plus grands festivals de France était né dans un champ, entre saucisses grillées et bottes de foin ? Bienvenue à Landeleau, été 1992. Ce jour-là, une bande d’amis lance une fête un peu folle, sans imaginer qu’elle allait un jour accueillir Muse, Stromae, ou encore Bruce Springsteen.
Dans cet épisode de Good Morning Event, on remonte aux origines des Vieilles Charrues, ce festival pas comme les autres, devenu un monument breton, associatif et profondément humain.
N.G : Imaginez un champ au cœur de la Bretagne, un été de 1992, quelques amis montent une fête un peu folle dans le petit village de Landeleau. Saucisses grillées, fanfares, bottes de foin et un concours de lancers de bottes. Ils appellent ça Les Vieilles Charrues. Une kermesse un peu punk, sans prétention. Et pourtant ce jour-là, sans le savoir, ils posent les premières pierres de ce qui deviendra le plus grand festival de musique de France.
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N.G : L’année suivante rebelote, mais avec un décor de port maritime bricolé dans la campagne. 2000 personnes débarquent, puis 5000 l’année suivante, avec un thème improbable, le désert breton. Ils font venir des chameaux. Et pendant 30 heures, il cuisine un bison entier. C’est fou, c’est libre, c’est breton. En 1995, la fête devient un festival. Carhaix met à disposition son champ de foire. Pour 30 francs la soirée, on vient écouter Zepda ou encore les Blues Brothers Band. L’année suivante, on croise Lavilliers, Maxime Le Forestier et Miossec. En 1987, on accueille James Brown, rien que ça. Mais le festival commence à trop grandir pour la ville. Alors en 1998, il déménage dans la plaine de Kerampuilh. Et là, tout change. Un immense espace en plein air, des scènes gigantesques. Et bientôt, un camping gratuit devenu culte lui aussi. Année après année, Les Vieilles Charrues attirent les plus grandes stars. Muse, Johnny Hallyday, Rammstein, Stromae, Bruce Springsteen, c’est leur rendez-vous de l’été. Aujourd’hui, c’est près de 230 000 festivaliers, 5 scènes, 4 jours de musique non-stop et une ambiance qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Mais ce qui rend Les Vieilles Charues aussi uniques, ce n’est pas que la taille, c’est leur âme. Le festival est 100% associatif. Il repose sur l’énergie de 7 000 bénévoles. Des gens du coin, des familles, des jeunes, des retraités. Tout le monde met la main à la pâte. C’est un projet collectif. Ancrée dans son territoire, 85% des spectateurs viennent de Bretagne. Et la quasi-totalité des fournisseurs sont locaux. Les Vieilles Charrues, c’est aussi une économie à part entière, plus de 17 millions d’euros de budget, 700 emplois saisonniers créés et près de 18 millions injectés chaque année dans le centre-Bretagne. Les bars, les hôtels, les campings, les producteurs locaux, tout le monde en profite. Et les anecdotes ne manquent pas. On se souvient évidemment des averses diluviennes qui transforment la plaine en lac, ou de l’annonce de Céline Dion, un rêve qui, même annulé par la pandémie, a fait exploser les billetteries. Ce qui frappe, c’est cette capacité à rester fidèle à son esprit d’origine. Une fête populaire, ouverte, accessible, qui ne se prend jamais au sérieux. Et qui, chaque été, prouve que la culture, la musique et la convivialité peuvent changer un territoire, fédérer les générations et marquer à jamais les souvenirs de ceux qui y passent. Les Vieilles Charrues, c’est plus qu’un festival, c’est une fierté bretonne, une histoire de passion, de solidarité et de musique, un monument vivant. Et surtout, c’est la preuve que parfois, les plus grands événements naissent au fond d’un champ entre deux charrues rouillées.
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