Dans cet épisode de Good Morning Event, Nicolas Guillermou reçoit Julien Gaborieau, directeur général adjoint d’OC Sport, au sujet du Marathon de Nantes.
Découvrez les secrets de cet événement qui attire des dizaines de milliers de participants chaque année. Julien nous parle de l’engouement populaire pour le marathon, et plus largement le running, de l’expérience unique offerte aux coureurs, notamment grâce au fameux pont flottant de 300 mètres, et des défis logistiques que représente un événement de cette ampleur. Il revient également sur son parcours dans l’événementiel, de ses débuts au FC Nantes à la création de sa propre agence.
N.G : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur le podcast Good Morning Event. Aujourd’hui, je suis avec Julien. Julien, bonjour.
J.G : Bonjour Nicolas.
N.G : Tu t’appelles Julien Gaborieau et tu es notre invité aujourd’hui car tu es directeur général adjoint d’OC Sport et en charge notamment du Marathon de Nantes qui vient de faire l’actualité avec son pont flottant de 300 mètres. Et au-delà de cet événement, tu organises de nombreux grands événements sportifs grand public qui accueillent chaque année des dizaines de milliers de participants. Julien, le Marathon de Nantes 2025 a rassemblé près de 20 000 participants sur trois courses. Peux-tu nous parler de l’engouement populaire pour cet événement ?
J.G : Oui, alors ça fait quelques années qu’il existe, 43 ans d’existence. Il y a un vrai boom autour du running en ce moment en France, d’ailleurs un peu plus largement. Mais c’est vrai que l’événement Nantais a une croissance forte, sans doute expliquée par la recette qu’on y a mis, les différents ingrédients qu’on a pu ajouter au fil de ces éditions, le côté très urbain qu’on a pu insuffler il y a maintenant une dizaine d’années, avec le soutien de Nantes Métropole pour avoir un parcours qui est en cœur de ville, à la découverte du patrimoine nantais. Petit à petit, également, on a travaillé l’expérience des participants avec de plus en plus d’animations musicales sur le parcours. Et puis, effectivement, tu le disais il y a quelques minutes, ce pont flottant de plus de 300 mètres qui était installé, qui amène un petit côté fun et une expérience incroyable, inédite, à quelques mètres de l’arrivée. Donc, effectivement, tout ça, bout à bout, fait que la recette a pris et l’événement Nantais surperforme, on va dire, en termes d’engouement, bien au-delà des attentes, d’ailleurs, qu’on a pu avoir ces derniers temps.
N.G : Alors, quand tu dis surperforme, c’est-à-dire que, je ne sais pas si le terme est bon, mais vous êtes à guichet fermé chaque édition ?
J.G : Oui, on est sold out. Et encore, oui, je dis surperforme parce qu’évidemment, en fait, on a des temps de passage où, d’une année à l’autre, on compare l’événement Nantais a toujours été sold out depuis 2016, maintenant sur les ensembles des épreuves que ce soit le 10, le semi, le relais ou l’épreuve reine, le Marathon. Mais effectivement 2025 c’était au-delà de nos attentes dans le sens où on a été complet sur le marathon au mois de décembre, 3 mois après avoir ouvert les inscriptions on n’a jamais eu autant de coureurs sur la distance reine avec 5500 coureurs on aurait pu accueillir très sincèrement 35 à 40 000 personnes sur l’ensemble de la manifestation mais pour des raisons de sécu aussi on a fait le choix d’arrêter et de limiter la jauge pour avoir une capacité des jauges d’accueil qui soient en lien avec le dispositif Vigipirate, l’aspect médical sécuritaire pour les secouristes, etc. Voilà, effectivement, c’est pour ça que j’utilisais le terme surperforme, parce que franchement, on n’avait pas mis tant d’attentes. On savait qu’on allait être complet, mais on pensait que ça allait être complet plus au mois de février-mars.
N.G : Effectivement, alors tu parles de ces sujets de sécurité. C’est vrai que quand on voit un événement qui est complet comme ça d’année en année, qui arrive à augmenter un petit peu sa jauge, ça fait un petit peu penser à Duplantis sur le saut à la Perche, qui en fait pourrait sans doute mettre 15 cm à son record du monde, mais il prend le temps de franchir les étapes les unes après les autres. Vous aussi, il y a cette volonté de continuer de grandir, mais sans brûler les étapes pour garder un aspect qualitatif pour les participants.
J.G : Oui, c’est exactement la métaphore avec Mondo est un peu comparable, c’est qu’on pourrait, encore une fois, sur le semi-marathon, on avait 7000 coureurs qui étaient inscrits, on a une liste d’attente qu’on a arrêtée très tôt, parce qu’en fait ça ne rimait plus à rien, il y avait 5000 à 6000 coureurs qui s’étaient également inscrits sur la liste d’attente, donc on aurait pu allègrement avoir 20 000 participants sur cette distance-là, mais les rues ne sont pas extensibles, on n’a surtout pas envie d’avoir un phénomène de bouchon sur notre parcours ou notre ligne d’arrivée. C’est le cas de certains, la déconvenue de certains organisateurs effectivement, où en fait quand tu arrives, tu as un peu plus de mal à évaluer les flux, ça peut être difficile à gérer. Ça nous arrivera peut-être un jour, j’espère pas évidemment, mais c’est vrai que la question des flux est de plus en plus importante parce qu’on a une masse de coureurs qui est conséquente et plus on a de coureurs, plus on a d’accompagnants donc en plus des participants il faut également évaluer le circuit et le cheminement ses accompagnants, spectateurs. C’est là où effectivement, on veut grossir de manière modérée et réfléchie d’une année à l’autre pour pas se mettre dans le rouge et garantir l’expérience pour que chacun des participants puisse courir à son rythme, à son allure et qu’ils franchissent la ligne d’arrivée en bonne sécurité et de manière la plus satisfaisante possible.
N.G : Alors cette année, la nouveauté en tout cas la plus visible pour le grand public et les participants, c’était ce pont flottant, qui faisait un peu plus de 300 mètres. Est-ce que tu peux nous raconter un peu la genèse de ce projet ? Est-ce que le projet, c’était d’intégrer un pont flottant et donc de créer l’arrivée au parc des expositions ? Ou est-ce que c’est parce que le lieu idéal pour organiser l’arrivée était le parc des expositions qu’il a fallu trouver finalement des solutions et que le pont flottant s’est présenté à vous ?
J.G : Le point de départ de cette idée-là, il est né du fait que le pont de Bretagne, qui est l’un des axes centrales de la circulation nantaise, est en travaux depuis maintenant un peu plus d’un an, le sera pendant deux ans encore pour l’arrivée du nouveau CHU et la continuité de la ligne 1 du tram. Et c’est un pont qu’on utilisait sur le marathon deux fois, pour le départ et pour reboucler, parce qu’effectivement, l’Abalone marathon de Nantes, on a une double boucle depuis maintenant une dizaine d’années. Sportivement parlant, certains nous le reprochaient. Dans tous les cas, ça a permis d’avoir condensé le public sur 21 km plutôt que sur 42. Donc en termes d’ambiance, ça a participé grandement à l’ambiance de l’événement. Parenthèse fermée sur cette question-là. Le pont Anne de Bretagne étant fermé, il nous fallait trouver 42 km. Et par ailleurs, on se retrouvait à l’étroit, à la cité des Congrès, qui est un lieu sur lequel on avait posé notre arrivée, notre village. On se rendait compte d’année en année que c’était une zone qui était de plus en plus exiguë pour l’accueil de nos spectateurs et de nos coureurs. Donc en fait, cette menace de trouver 42 195 mètres de distance plus un lieu en capacité de pouvoir accueillir notre zone d’arrivée, nos spectateurs et notre village, on s’est mis en quête de réfléchir et de se dire où est-ce qu’on peut aller. Sauf que pour relier le parc Expo, il n’y a pas 40 voies, il y a des rues qui accèdent évidemment, mais on ne voulait pas forcément bloquer le périph à l’approche du stade de la Beaujoire, notamment s’il y avait un match avec le FC Nantes. Pour les riverains, ce n’est pas confort non plus. Il y a la piste cyclable qui longe le périph’, en termes de sportivité et d’expérience pour le participant, il y a mieux quand même. Et puis, le quartier Eraudière qui part du pont de la Tortière, rive gauche, pour remonter en direct sur le stade de la Beaujoire et le parc Expo. Ce n’est pas les lieux les plus sympas en termes de patrimoine et d’attractivité. Donc, c’est là où on s’est dit, est-ce qu’on ne pourrait pas longer l’Erdre ? Côté rive droite, côté fac, côté Audencia, côté petit port, et puis ensuite traverser l’Erdre le plus tard possible. Donc on a réfléchi à plusieurs scénarios, et du coup effectivement, fil en aiguille, cette idée d’installer un pont flottant est née autour d’un café, suite à une séance de running entre nous, en se disant, tiens, est-ce que finalement, on ne pourrait pas installer ce pont flottant ? Et cette blague est devenue une réalité.
N.G : On est à quelle période ? Quand il y a le premier café ?
J.G : Amélie et Julien pourraient le dire, mais je crois qu’on avait dû en parler en 2023. C’était peut-être à l’automne 2023. Et puis, on a rencontré les bateaux nantais, parce que forcément, on coupe la navigation. On a rencontré les acteurs qui pouvaient être en capacité de pouvoir installer ce dispositif là, parce qu’évidemment, il était hors de question qu’on le fasse nous-mêmes. Et donc, on s’est fait accompagner par Locaponton. Après, on a enclenché des études de stabilité, d’ancrage pour permettre d’avoir un ouvrage qui soit sécuritairement parlant faisable et en termes de technicité aussi. Et donc du coup, on a mis quand même quelques semaines, quelques mois de l’idée, le projet, puis ensuite le présenter à Nantes Métropole et aux différents acteurs et aux services de l’État, le département de la Loire-Atlantique, la DDTM, la préfecture, etc. Donc là, effectivement, la genèse est née septembre-octobre 2023. Les premiers rendez-vous se sont faits peut-être trois semaines après. Et puis, on a enclenché. Par contre, c’était un long chemin assez sinueux pour avoir la validation définitive plusieurs mois après.
N.G : En tout cas, ce qui est sûr, c’est que le rendu est assez incroyable. Visuellement, je pense que tout le monde est unanime sur le fait que c’est magnifique. Sur l’expérience, j’ai couru le semi, donc j’ai eu la chance de passer sur ce pont. J’ai eu les deux échos. Moi, à titre personnel, j’ai trouvé ça génial. Et il y a des gens qui m’ont dit qu’on avait un peu l’impression d’avoir le mal de mer aussi. Est-ce que tu as eu des retours un peu de participants sur cette sensation quand on court ? Parce que c’est surprenant de courir sur un ponton aussi.
J.G : Oui, c’est assez surprenant. Alors effectivement, sur le semi, il y avait peut-être plus cette sensation de mouvement. Alors il n’y a absolument pas de mal de mer sur ce dispositif-là. C’est littéralement impossible parce que physiologiquement, en termes de santé, ce n’est pas le cas. Après, on pense qu’il y a plusieurs facteurs. Il y a le fait qu’on arrive sur de l’eau, où effectivement les gens se disent « Tiens, ce n’est pas le même univers ». La foulée est effectivement différente. Tu as dû le ressentir. C’est qu’elle est un peu plus souple et sans doute un peu plus élastique aussi en fonction du mouvement. Parce qu’on reste malgré tout sur un pont flottant. Donc, il y a un léger mouvement qui s’opère. Et puis, il y a également le facteur chaleur qui a joué. Où là, effectivement, on s’est fait surprendre par la météo du week-end du 27 avril où c’était les premières chaleurs. Tous ces facteurs font qu’il y a certaines personnes en fin de parcours qui ont pu se ressentir cet effet un peu. Ce n’est pas forcément de mal de mer.
N.G : Un peu trampoline, en fait, pour certains.
J.G : Oui, où il y avait un peu de souplesse.
N.G : De subir peut-être le rebond des autres.
J.G : Le rebond des autres, oui.
N.G : Parce qu’en fait, c’est comme un trampoline, quand on saute soi-même, on n’est pas gêné. Par contre, si on est à côté de quelqu’un qui saute, on prend le rebond un peu des autres et on subit un peu cette onde.
J.G : Effectivement, après, il y avait un léger mouvement. Mais l’ensemble du dispositif fait plusieurs tonnes. Donc, il y a une souplesse, en fait, parce que l’eau, effectivement, c’est comme sur un pont suspendu, quand on court sur un pont suspendu, nos amis du Genève Générali Marathon, on ressent également sur le pont du Mont-Blanc, par exemple, ou à Millau, quand il y a sur le pont à Auban, même sur le pont Tabarly à Nantes, quand il y a plusieurs centaines de personnes qui sont en simultané. Ce n’est pas l’effet de résonance qu’on peut avoir pour les militaires. Tout le monde n’est pas synchronisé. Mais effectivement, il y a ce mouvement-là qui se crée. Donc là, c’est quelque chose sur lequel on a eu quelques retours. On va travailler avec Locaponton pour gagner en stabilité et avoir un ouvrage qui soit peut-être un peu moins mouvant à l’avenir. Mais effectivement, on reste sur de l’eau, donc il y aura toujours cette sensation de rebond, ou dans tous les cas de souplesse de la plateforme.
N.G : C’est une première en France, je ne sais pas si c’est une première au niveau mondial. Est-ce qu’il y a d’autres organisateurs de grands événements comme ça, de courses à pied notamment, qui se sont rapprochés de toi avant ou depuis pour échanger justement sur ça et qui se disent tiens nous aussi on pourrait intégrer ça dans notre parcours à l’avenir ?
J.G : Alors non, on n’a pas eu d’autres orgas qui nous ont approchés sur cette question-là. Certains nous disent que ça existe, ça existait par ailleurs. Ce n’est pas les mêmes dispositifs parce que là on est vraiment sur du pont flottant et non pas sur un ensemble de barges qui est relié, comme par exemple le marathon de Valence, où en fait c’est une énorme plateforme qui est posée sur l’eau et qui est ancrée en périphérie du bassin, parce qu’on est sur un bassin, à Valence par exemple, ou à Venise, où certains nous ont dit, attendez, le marathon de Venise, il y a un pont, mais ce n’est pas du tout le même dispositif. Là, on est en train de parler de pontons, en fait, qu’on trouve dans les ports. Donc ce n’est pas du tout le même type de matériel. Après, peu importe les polémiques sur cette question-là, mais non, on n’a pas eu d’autres approches. Après en fait, encore une fois, cette idée de mettre ce ponton à Nantes, elle est née de la menace de ne pas trouver de parcours. Et après, en fait, c’est devenu un peu un délire entre nous de se dire en fait, pas vraiment le choix. Si on veut amener du fun, il faut qu’on pousse ce projet-là. Parce que l’objectif, notre objectif, il est de livrer un événement, évidemment, en termes de sécurité qui soit assuré et en termes d’expérience pour les participants qui soit plus, mais surtout de trouver la distance, avoir un parcours qui soit attractif. Et on pense, et je continue de le penser, j’en suis intimement convaincu, on en a encore parlé avec Courir à Nantes qui nous accompagne au quotidien à nos côtés sur l’organisation de cet événement-là, on en a reparlé lundi, c’est qu’en fait, on n’a pas la possibilité, au périmètre actuel, avec les contraintes que l’on a des différents acteurs nantais, que ce soit la ville ou les services de l’État, les gares, l’hôpital et autres. On n’a pas d’autre possibilité de faire 42,195km dans Nantes pour relier les machines de l’Île et le parc expo de la Beaujoire. Sauf de trouver des parcours qui n’ont aucun intérêt, où on va longer le périph’, où on va aller dans des zones industrielles, mais ce n’est pas du tout l’identité qu’on veut donner à notre manifestation. Donc je continue de penser que cette lubie de mettre un ponton flottant reste une excellente idée. On va le reproduire pour l’année prochaine, en essayant effectivement de corriger certaines petites choses. Quelques petites choses qui nous ont été remontées des coureurs pour gagner en confort, en expérience. Encore une fois, c’était une première. Et idem sur la partie ponton flottant ou la stabilité dont tu parlais. On a un debriefing cet après-midi avec Locaponton pour trouver la juste recette pour faire en sorte que ça fonctionne mieux encore en 2026.
N.G : Je pense qu’au-delà, quand tu parles d’excellentes idées, je suis convaincu que ça va devenir… marqueur en fait comme l’éléphant est un marqueur de la ville de Nantes ce ponton flottant va être à l’avenir un marqueur du marathon de Nantes et et les gens voudront au delà des nantais et les gens de la région proche voudront venir aussi découvrir le marathon Nantes pour découvrir cette sensation de avant juste avant l’arrivée de franchir l’air qui est une des plus belles rivières de France de cette façon.
J.G : Ouais et puis en fait ça j’entends complètement enfin on entend complètement les retours des coureurs sur la question de la, encore une fois, la sensation de course. J’ai eu l’occasion de rester 45 minutes sur le ponton pendant que les semi-marathoniens arrivaient en masse, entre 1h45 et 2h15 de course. Pour les gens qui, effectivement, étaient peut-être en train de marcher, tu ressens plus cette sensation-là. Quand tu cours, franchement, ce n’est pas le cas. J’ai couru à des vitesses différentes entre 12 et 8 km heure à une vingtaine, une trentaine de reprises. On sent cette élasticité, mais ce n’est pas dérangeant dans la foulée. Après, quand tu tournais la tête à droite ou à gauche et que tu te retrouvais en plein milieu de la rivière, comme tu le dis, François 1er le disait, que c’était la plus belle rivière de France, le cadre était quand même incroyable. Et quand tu es au milieu, à 160 mètres ou 180 mètres de la rive, que tu regardes à 360 autour de toi, il n’y a aucun autre événement sportif qui propose ce type d’expérience. Donc oui, ça va être un vrai marqueur. On ne s’en cache pas, c’était aussi le souhait de pérenniser pour amener cette teinte un peu exceptionnelle à l’Abalone marathon de Nantes, qu’on a toujours essayé d’amener un peu d’extraordinaire dans notre événement. Et donc, avec ce dispositif-là, on a peut-être une des clés qui réussira à convaincre le plus grand nombre à venir courir Nantes.
N.G : Tu parlais d’expérience des coureurs et d’amélioration continue. Tu as 20 000 coureurs sur tes trois courses. Il y a un 10 km, un semi et puis la ballonne marathon de Nantes.
J.G : Plus le relais.
N.G : Plus le relais que je fais le lien parce que c’est le parcours du marathon, mais effectivement, c’est une quatrième course. Là, comme ça, on est un mois après l’événement. Est-ce que tu as déjà pu identifier des points d’amélioration, des points parce que vous avez changé beaucoup de choses en changeant le parcours vous avez rajouté des éléments, des consignes pour des milliers de personnes, tout ça c’est des gros sujets logistiques, des points d’amélioration où tu sais déjà que l’année prochaine vous allez faire ces petites adaptations pour faire évoluer encore positivement l’expérience ?
J.G : Ouais bien sûr parce qu’en fait c’est pas en gardant les points positifs et en se disant super on a été géniaux qu’on améliore l’expérience et qu’on améliore la qualité de l’événement, chaque année depuis maintenant une dizaine, une douzaine d’années, on envoie une enquête de satisfaction à l’ensemble des participants sur lesquels ils ont la possibilité de s’exprimer et nous livrer leur retour. Effectivement, quand tu les lis quelques jours après la manifestation, ça te met un peu la tête sous l’eau et tu n’es plus trop sur ton nuage. Donc on essaie de se laisser le temps.
N.G : Les retours, c’est les critiques, alors même si elles sont constructives, c’est les points négatifs que les gens font remonter.
J.G : On adore effectivement regarder le taux de satisfaction et les notes que les coureurs nous donnent. chaque année elles sont excellentes, on a un taux de recommandations qui est incroyable et des notes qui sont satisfaisantes, très satisfaisantes. Mais effectivement, nous, ce qui nous intéresse, c’est la question ouverte. Nicolas, qu’est-ce que tu as ressenti ? Qu’est-ce que tu as pensé de l’événement ?
N.G : J’ai répondu consciencieusement, j’ai mis plein de petits points, de détails. Par exemple, on n’avait pas d’informations sur l’horaire de fermeture des consignes. Ce qui fait que moi, je me suis retrouvé pris de court pour déposer. Les véhicules étaient en train de fermer et j’étais vraiment dans le speed. J’ai failli rater le dépôt des consignes et je me suis retrouvé bien embêté avec mon sac. Donc, c’est des micro détails, mais qui peuvent nuire à l’expérience. Si on se retrouve avec son sac à dos au départ d’une course, on est quand même un peu coincé.
J.G : Le diable se cache dans les détails. Donc effectivement, tous ces petits points-là dont tu parles, la question des consignes, effectivement, on l’a un petit peu identifié. On a eu une problématique sur la consigne du semi, où effectivement les camions qui partaient du point de départ pour relier l’arrivée fallait qu’ils fassent une distance qui était bien plus importante que les semi-marathoniens et en fait on avait fait partir quelques minutes avant le départ ces camions pour qu’ils ne se retrouvent pas coincés dans le flux de coureurs et qu’ils arrivent après l’arrivée des premiers ou même des coureurs qui arrivent en deux heures sur le semi donc effectivement c’est plein de petites choses qu’il faut qu’on réussisse à corriger sur la question du ravitaille Il y a eu un ravitaillement du relais qui était mal positionné, que les gens ont identifié comme étant le ravitaillement du 30e. Ce n’était pas du tout le ravitaillement du 30e, mais c’était le point relais et le ravitaillement pour les relayeurs qui étaient installés. Il y a eu également quelques difficultés avec le réseau de transport qui était bondé pour accéder au départ. On a remonté à la Semitan et à Naolib pour qu’il y ait plus de navettes et de transport, de tram qui soit mis à disposition des coureurs pour cheminer les personnes d’un point d’arrivée ou quand tu te stationnes pour aller au point de départ. Donc c’est plein de petits points de détail qu’on avait évidemment identifiés, mais que l’engouement ou en tous les cas l’ampleur de la manifestation était peut-être un petit peu sous-estimée qui va nous permettre de nous améliorer. Effectivement, comme tu le disais, les années précédentes, on était à la Cité des Congrès avec un lieu d’arrivée qui était à 1,7 km du point de départ. avec une expérience du participant ou en tous les cas un cheminement du coureur qui était différente. Le pont Anne de Bretagne, le fait qu’il soit fermé également, ça nous a pas mal contraint en termes de circulation pour nos véhicules, l’organisation, secours et autres. Donc il y a plein de petites choses qui effectivement que les coureurs ne perçoivent pas forcément et qui font effet un peu boule de neige et qui permettent un qui compte peut-être un peu nuit à certaines expériences pour les donc tout ça en fait iman on l’a on a on n’a jamais eu autant sur un débrief autant de lignes à corriger mais c’est du micro détails qui au final bout à bout, alors qu’ils sont largement facilement corrigeables, et qui, bout à bout, vont permettre d’améliorer encore un peu plus l’expérience.
N.G : Parfait. Merci pour ces précisions, et vivement l’année prochaine.
J.G : Ouais.
N.G : Alors on va faire un petit flashback maintenant, Julien, on va revenir un peu plus sur le début de ton parcours, de ta carrière dans l’événementiel, et je crois que ça démarre au FC Nantes, en sortie d’études.
J.G : C’est là où on s’est connus, Nicolas.
N.G : Exactement.
J.G : À l’époque, on était tous les deux en stage.
N.G : J’étais pas en stage. J’étais embauché en CDD pour des tournées.
J.G : Je pensais que tu avais fait un stage avec nous. Moi, j’étais en stage en février 2000. Je m’en rappelle plus, 2006. Février 2006, aux côtés des équipes de FC Nantes. FCNA Événement à l’époque, ça s’appelait. C’était un service dédié à l’organisation d’événements sportifs, autre que l’activité pure football. Et effectivement, on a eu l’occasion de se rencontrer à ce moment là à l’occasion des tournées qui étaient organisées dans les stations de ski l’hiver et sur les plages l’été notamment il y avait d’autres manifestations le jumping de nantes qui était porté par le club également et puis un peu plus tardivement le marathon les équipes de FCNA Événement à l’époque ont proposé leur service à courir à Nantes, qui était l’association qui porte le projet Marathon de Nantes. Donc c’était en 2008 cette première édition du Marathon de Nantes version FC Nantes. Et voilà effectivement, j’ai fait un stage puis après j’ai eu la chance d’être embauché par Eric Chevrier notamment au sein du service événementiel commercial. Et j’ai passé dix ans où c’est là où j’ai appris franchement moins, c’est là où j’ai fait mes armes. J’ai énormément appris dans ce club, tant sur la partie sponsoring, aux côtés des équipes commerciales pour la partie plus football, qui nous concerne un peu moins ce matin, et également sur la partie événements, où on a pu organiser, ou eu la chance d’organiser des manifestations majeures, et notamment le marathon de Nantes qui a été récupéré par le club. En tout cas, le club a proposé ses services sur la partie logistique et sponsoring communication à l’époque, pour la première édition qui s’est déroulée en 2008.
N.G : C’était une vraie stratégie du club, qui n’est plus tout à fait la même aujourd’hui, mais d’avoir une entité qui pouvait gérer des événements ce qu’on appelle en marque blanche, et pour générer des revenus qui soient décorrélés des performances sportives. On le sait que c’est un enjeu pour les clubs, notamment avec les sujets de droit télé en ce moment. C’était la stratégie, vous étiez tous une équipe d’ailleurs pour tous ces événements, puisqu’il y avait plusieurs tournées dans l’année, et puis le jumping, et le marathon ensuite. Et toi, tu te retrouves finalement assez rapidement en charge du marathon dans cette équipe-là ?
J.G : Alors, pas tout de suite, mais effectivement, je crois que Sébastien Hadjet serait là et il dirait exactement quelle est l’histoire de ce service événementiel au sein du club, mais je crois qu’il est né en 97 ou 98. À l’époque, effectivement, je crois que c’est porté par Eric Leport et Sébastien Hadjet. Et l’idée, effectivement, comme tu le disais, c’est de créer des revenus autres que les droits télé ou les revenus liés à l’activité football pure. Après, effectivement, le football a changé entre 1998 et aujourd’hui, avec des niveaux de masse salariale qui sont un peu plus importantes. Effectivement, le choix a été fait d’arrêter cette activité événementielle en marque blanche, comme tu le disais, sur des événements qui sont très chronophages aussi. Il faut le reconnaître, le marathon de Nantes, c’est plusieurs mois de travail, donc pendant que tu travailles sur cet événement-là, ne travaille pas sur l’activité foot. Donc effectivement, le choix a été fait par la direction encore en place, d’ailleurs, je pense, de se dire quel est l’intérêt ou l’utilité financière de garder cette activité événementielle. Mais effectivement, Eric et Jean-Christophe, Sébastien notamment, ont rencontré les équipes de Courir à Nantes pour leur proposer leur service sur le marathon. C’est comme ça qu’en fait, le FC Nantes s’est rapproché de l’équipe de l’association du Marathon de Nantes pour les accompagner sur ce projet-là. Et à l’époque, on était très loin du périmètre actuel où l’association gérait pas mal de choses sur la partie sportive, logistique et autres. Et là, aujourd’hui, on reste appuyé et adossé à cette association-là. Mais effectivement, les enjeux sécuritaires, notamment, sont clairement différents depuis les attentats à Nice, notamment, où la dimension de la manifestation entre ce qui se passait à l’époque du club et aujourd’hui, il n’y a rien à voir.
N.G : Et alors justement je crois que c’est en 2015 où il y a eu une évolution le FC Nantes arrête d’organiser finalement le marathon de Nantes et l’association Courir à Nantes cherche une autre solution de prestataire pour organiser et c’est à ce moment là où tu vas quitter le FC Nantes, est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment ça s’est passé ?
J.G : Du coup le club se dit que le ratio chiffre d’affaires réalisé par cette activité événementielle par rapport à un budget de d’un club de football, il est complètement déséquilibré. La direction fait le choix, effectivement, pas forcément d’arrêter l’activité événementielle, mais en tous les cas, la convention avec Courir à Nantes arrivait, je crois, à échéance post-édition 2015. Et donc, effectivement, l’idée, c’était stop ou encore. Et effectivement, il y a eu ce choix de stopper la relation ou la collaboration qui était excellente avec Courir à Nantes. Mais voilà, comme un accord de stopper ce partenariat entre l’association et le club de football. Et effectivement, les équipes autour de Michel Jallot, ce sont le président du Marathon de Nantes de l’époque, mis en quête de trouver un repreneur dont je crois qu’ils avaient approché nos confrères d’ASO, de Lagardère à l’époque et autres. Plein de raisons, je crois que ça ne s’est pas fait. Et de fil en aiguille, l’événement se retrouvait sans agence en capacité de pouvoir porter le projet. On le disait aujourd’hui des projets comme l’Abalone de marathon Nantes ont facilement tenable pour une association à l’époque avec une personne qui était salariée mais à mi-temps donc c’était titanesque en termes de travail et je pense que l’association ne se sentait pas en capacité de pouvoir les livrer elle-même et donc c’est là effectivement où un jour lors d’un déjeuner avec Jacques David et Michel Jallot qui étaient vice-président et président du Marathon je me suis rendu compte qu’ils avaient un trou dans la raquette et c’est là où en fait avec Michel je lui ai dit peut-être qu’en fait j’ai peut-être fait le tour auprès du FC Nantes. Ça faisait 10 ans que j’étais salarié du club. Et j’ai eu cette folie, peut-être, de me dire, en fait, pourquoi je ne créerais pas ma propre agence événementielle ? Et donc, c’est ce qui s’est passé en fin d’année de 2015, novembre 2015, très exactement. Après, effectivement, ça a été de longues semaines de réflexion, de se dire en fait, tu sais de ce que tu quittes, tu ne sais pas forcément ce que tu vas retrouver. Mais peut-être qu’au fond de moi, je retrouvais la manque de l’événementiel ou l’adrénaline de livrer une manifestation à un moment T de l’année où tu ne peux pas te dire je le reporte à l’année, au mois prochain au week-end prochain parce que je ne suis pas prêt c’est littéralement impossible dans l’événementiel donc je pense que j’avais ce manque là au fond de moi où j’avais passé 10 ans à livrer des manifs avec les équipes du club où j’avais ce manque de me dire tiens l’événementiel finalement c’était vraiment bien donc du coup c’est là où j’ai fait le choix de quitter le club parce que effectivement les équipes de courir un an, de se retrouver aussi sans opérateur privé pour porter l’événement. Donc après, on a échangé en se disant comment on va pouvoir collaborer, parce que l’idée, ce n’était pas de faire un copier-coller de ce qu’on faisait avec le club. Et il y a eu un flottement et moi, des réflexions. Il y a eu quelques nuits de sommeil en moins, où je me suis dit, entre septembre et octobre, de dire est-ce que je quitte ou pas le club ? Est-ce que je ne suis pas un peu dingue de faire ça ? Et puis, en novembre, effectivement, j’ai débranché la prise du FC Nantes, même si effectivement un peu compliqué de partir mais il fallait faire des choix.
N.G : Oui et puis je pense qu’aujourd’hui c’est un choix que tu ne regrettes pas, l’aventure est belle.
J.G : Oui forcément mais oui encore une fois pendant dix ans j’ai énormément appris donc le club je sais ce que je lui dois et voilà c’est mais bon il fallait faire un choix et puis finalement cette activité événementielle alors des fois on se dit voilà je serais mieux à faire autre chose et puis en fait on reste picousé à ça, on prend énormément énormément de plaisir et on donne du plaisir à nos participants et aux personnes qui nous font confiance les partenaires et les coureurs donc au fond de moi je pense que je me rendais pas forcément compte à ce moment là je n’arrivais pas à le verbaliser aujourd’hui lâche faisant je comprends en fait ce qui pouvait éventuellement manqué entre avril 2015 et septembre octobre et puis voyant aussi que Courir à Nantes n’avait pas l’opérateur privé pour l’accompagner et de me dire « Ah bah merde ! » Ce qu’on a fait avec le club pendant 8 ans à leur côté, ça se trouve, ça va être balayé parce qu’il n’y aura plus de marathon en 2016.
N.G : Il peut s’arrêter. Et puis, un événement qui s’arrête, pour le faire repartir, ce n’est pas simple.
J.G : C’est là, peut-être qu’au fond de moi, je me suis dit, tiens, cette folie d’y aller, pas tout seul, mais d’y aller avec Valérie, avec Michel et ses équipes.
N.G : D’ailleurs, pour l’anecdote, Michel, qui a fondé Locaponton, qui a pris sa retraite depuis, mais comme quoi la boucle est bouclée, puisque finalement, Locaponton est revenu dans la boucle avec le marathon à travers ce beau ponton. Alors, les choses se passent plutôt bien pour toi, parce que le marathon continue de grandir. Tu participes également à l’organisation de plusieurs courses dans la région, la course des Duchesses à Nantes, la course également au Puy du Fou.
J.G : Ouais, la Foulée des Géants au Puy du Fou qui étaient un un projet initié, enfin en tous les cas sur une idée de Fabrice Perret, qui effectivement est venu, en tous les cas on s’est rencontrés en se disant tiens, j’ai un projet un peu dingue, je voudrais faire un marathon au départ et à l’arrivée du Puy du Fou. Je lui ai dit non, il y a tellement de contraintes sportives autour de l’appellation marathon, qui est une course mesurée, où il faut qu’il y ait une déclivité la plus limitée possible. Le bocage vendéen, c’est quand même très ballonné. J’ai dit non, en fait, sans moi, on ne fera pas de marathon là-bas. Mais par contre, effectivement, cette idée d’avoir une course dans le parc, c’est assez fun. Donc effectivement, il a été présenté ce projet-là à la direction du parc qui a accepté. Et puis, on continue de porter cette manifestation-là qui va rassembler 11 500 participants en l’édition 2025. Des épreuves de 10 km et de 20 km, plutôt typé trail aujourd’hui avant c’était plus courte nature trail aujourd’hui qui sont complètes depuis maintenant plusieurs semaines avec un fort engouement et les spectacles du Puy du Fou qui jalonnent le parcours c’est une vraie expérience c’est quelque chose à vivre aussi ouais pour le coup effectivement c’est dingue course nocturne le parc qui est complètement ouvert pour les coureurs et les accompagnants parce qu’effectivement le parc du Puy du Fou a souhaité que les accompagnants vivent aussi une expérience et puissent encourager leurs coureurs au plus près donc effectivement c’est un joyeux un joyeux micmac pour réussir à faire cohabiter les flux de coureurs et les flux de spectateurs avec les deux courses, 10 km et 20 km qui partent à une heure et quart d’intervalle avec des temps de course qui sont évidemment différents entre le premier et le dernier donc effectivement Fabrice et notamment Moumoune aussi au sein du Puy du Fou se tordent un peu l’esprit et la tête pour réussir à faire cohabiter tout ce petit monde parce qu’effectivement, on accueille 11 500 coureurs, mais ça représente plus de 30 000 personnes en un client. Exactement. Sur une soirée, parce que la soirée commence à 19h45 et se termine à minuit, c’est un vrai tour de force qu’on réussit à faire avec les équipes du parc et puis une relation de confiance qui s’est créée avec le Puy du Fou. C’est vraiment un projet qu’on adore porter. Un peu une parenthèse enchantée parce qu’on est sur un site privé, on a moins de contraintes que sur le domaine public où les équipes sont clairement staffées pour le pirate, la sécurité, etc. Ils savent faire, clairement, au quotidien. Ils le gèrent avec des milliers de visiteurs. Donc là-dessus, déjà, nous, ça nous enlève ça de l’esprit, ce qu’on a à nous à intégrer dans nos événements comme le marathon.
N.G : Et donc, le développement de ta structure se passe bien. et puis Il y a quelques années, il y a eu un rapprochement avec, pour le coup, une belle et grande structure qui s’appelle OC Sport et qui a permis à la fois de faire des passerelles dans un sens et dans l’autre. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce que c’est OC Sport aujourd’hui ?
J.G : Alors, OC Sport, ce n’est pas le leader de l’événementiel sportif, mais le challenger plutôt. On connaît tous ASO ou Ironman ou l’UTMB. OC Sport, c’est une structure qui est une PME. on est Il y a trois agences. L’idée, c’est de piloter nos événements depuis nos territoires. Loin de nous, l’envie d’aller piloter un événement à Strasbourg, par exemple. Ça n’ira pas sur ce genre de territoire-là. On veut vraiment piloter nos manifestations au plus près de nos territoires, de nos élus, des services techniques, de nos bénévoles et des coureurs. Ça, c’est la philosophie de ces sports qui s’est créée il y a maintenant une vingtaine d’années, qui a deux activités, on va dire. une activité autour de la voile et des événements océaniques et une activité autour de la outdoor et d’événements triathlons et running aujourd’hui.
N.G : On peut peut-être donner des noms parce que il y a des courses qui sont quand même extrêmement connues, La Route du Rhum, le Solitaire du Figaro il y a eu The Transat il y a l’Arkea Ultim Challenge aussi. C’est parmi les plus grandes courses du monde ou d’Europe en voile qui sont organisées par OC Sport.
J.G : Oui, avec les équipes qui sont basées à Lorient. La partie voile océanique a toujours été dans l’ADN d’OC Sport, avec une activité qui est un peu différente, clairement différente de celle que l’on peut porter au sein de l’agence nantaise, mais des passerelles effectivement parce que ça nous donne des idées respectivement les uns vers les autres. Et puis nos amis Lorientais qui pilotent ces événements-là ont aussi fait un pas de côté en direction de l’Outdoor puisqu’ils ont repris le tour de Belle-Île il y a maintenant deux ou trois ans pour porter les deux dernières éditions. Et donc là effectivement, ils font le lien entre la voile et le milieu de l’Outdoor puisqu’en fait c’est des gens comme toi et moi qui pouvons naviguer sur des bateaux. Et c’est ouvert à tous et non pas à des compétiteurs professionnels. Ils sont capables effectivement de livrer des événements internationaux comme en route du Rhum destination Guadeloupe, par exemple, et qui font partie des événements majeurs autour de la voile, mais aussi des événements de participatif comme le Tour de Belle-Île.
N.G : Et avec cette nouvelle entité OC Sport, il y a un nouveau projet dans la région qui se lance. On en parlait de la difficulté quand un événement s’arrête de le reprendre. Il y avait un marathon qui s’appelait le marathon de la Côte d’Amour, qui allait du Croisic à Pornichet en passant par la Baule. Et vous allez, en fait, avec notamment la mairie de la Baule, relancer l’Amarris Marathon de la Baule, qui a eu sa première édition en octobre-novembre 2024.
J.G : En novembre 2024, oui. C’est un projet sur lequel on travaillait avec OC depuis maintenant deux ans. Mais effectivement, ça a mis un an et demi à avoir le jour. c’est là où effectivement l’alliance entre mon ancienne structure que j’avais pu créer en 2015 et OC Sport a pu permettre de faire naître ce type de manifestation-là. Je pense que sans OC Sport, je n’aurais pas eu l’énergie et les moyens humains et financiers de pouvoir porter un tel projet ou alors il m’aurait fallu peut-être 5 ou 10 ans de plus pour le faire. Et puis ça n’aurait peut-être pas été le sport où est-ce qu’il l’aurait porté d’ailleurs. Mais voilà, cette rencontre avec les équipes d’OC Sport et notamment un appel téléphonique de Benjamin qui est notre qui est notre directeur général sur la section outdoor. En fait, ça a changé l’activité de cette petite agence nantaise qui a pu porter avec la force que peut avoir OC Sport ce projet autour du marathon de la Côte d’Amour Amarris, qui a vu le jour en novembre 2024. Mais les premiers échanges avec la mairie de La Baule, de Guérande et du PGAC, le club local, il ont eu lieu il y a un an et demi, deux ans avant ça, où effectivement, on souhaitait, encore une fois, échanger avec les acteurs locaux pour leur présenter, les rassurer et travailler avec eux dans la durée pour livrer une manifestation qui coche toutes les cases pour l’ensemble des acteurs. Et entre le projet que nous, OC Sport, pouvions avoir, notamment autour du parcours, et celui qu’a livré en novembre dernier, il y a eu des évolutions sur le tracé du parcours du marathon notamment, grâce au PGAC, notamment avec Christophe Nicolle, le président, où en fait on se rend compte que telle rue, on ne peut pas la prendre pour telle raison. Et effectivement, l’expertise de ces gens de territoire est importante. Donc c’est pour ça, c’est la vraie force de ces sports, de s’appuyer sur les associations ou les clubs locaux pour amener un événement mieux, en tous les cas, mieux organisé. Donc c’est là effectivement où, il y a un an, il dit, on s’est mis en quête de créer cette nouvelle manifestation.
N.G : C’est un gros week-end complet, parce que je vais peut-être en oublier, mais il y a les courses en fort, il y a un 5 km, un 10 km, il y a un semi, un marathon. C’est forcément beaucoup de lieux de départ, d’arrivée, qui doivent être aussi différents en fonction des distances, parce qu’on ne peut pas faire forcément le même parcours sur des petites ou des longues distances.
J.G : Oui, tu n’as pas oublié l’épreuve déjà, fin de course. Bravo ! Non mais oui, on est parti très fort parce qu’il y a deux villes qui nous accueillent pour nos zones de départ et d’arrivée. Le samedi soir à Guérande, lieu de départ et d’arrivée des Galopades pour les enfants du 5 et du 10. Historiquement, c’était la corrida de Guérande qui était organisée notamment par le PGAC. Donc ça, c’est un premier temps fort. Je ne parle pas du village où il y a le retrait des dossards à la Baule. Et le deuxième temps fort, c’est le lendemain avec des épreuves plus les compétitions, le semi et le marathon qui démarrent de la Baule avec deux lieux de départ et d’arrivée qui sont différents. Donc c’est vrai que c’était un vrai tour de force. Et en termes de logistique, on est parti fort sur cette première édition. On ne s’est pas facilité la tâche d’avoir uniquement une seule épreuve au programme. On avait cinq épreuves directes.
N.G : Combien de participants sur l’ensemble ?
J.G : On avait 13 500 participants sur cette première édition, qui était bien au-delà de ce qu’on attendait puisqu’on avait estimé à 9 000 et on voulait s’arrêter à 9 000. Mais finalement, les équipes en interne, Christophe, le président du PGAC, et puis notamment la mairie de La Baule, je crois, c’était elle qui nous a un petit peu, pas challengé, mais Il n’y a pas que la mairie de la Vaule que je voudrais dire. J’ai dit, en fait, pourquoi on s’arrêterait à 3000 sur le marathon ? Pourquoi on n’irait pas chercher 4 ?
N.G : Vous avez été complet très vite, en fait. Ce qui fait que ça crée aussi une sorte de frustration. Des gens qui se sont dit, bon, on a un peu le temps. Et en fait, trop tard, c’est complet. Et je pense qu’ils ont été voir la mairie en disant, comment on fait ?
J.G : Oui, la mairie, parce qu’en fait, on a eu énormément de locaux qui se sont appropriés de cette manifestation. La chance d’avoir des Bretons et des Ligériens qui courent beaucoup sur route, et donc c’est vrai qu’il y avait ce sens cette sensation d’être frustré, de se dire « j’ai pas eu mon dossard » , etc. Donc je pense que c’est remonté aux oreilles des élus. Et puis lors de la conférence de presse, je crois, trois, quatre semaines après l’ouverture des inscriptions, on était déjà complet sur l’épreuve reine. Et donc les élus, on avait, avec le club, on s’était dit « on bloque à 3000 pour des questions de sécurité » , on en parlait tout à l’heure, « parce qu’on veut aussi s’approprier le territoire et ne pas faire n’importe quoi » . Avec les élus, on leur avait dit « on fait 3000 sur le semi, 3000 sur le marathon » . Puis finalement, il y avait ce côté un peu frustrant de se dire, pourquoi on s’arrêterait là ? Et donc, on s’est tapé dans la main lors de la conférence de presse en se disant, on va monter à 4000 sur chacune des épreuves. On sait ce qu’on a fait. Sauf que les 1000 dossards, ils ont trouvé preneur en 48 heures, je crois. Et donc, on s’est dit, on arrête sur le semi parce qu’à un moment, il faut quand même être sérieux. Et on s’est dit, symboliquement, pourquoi on n’irait pas chercher 5 ? Le petit clin d’œil, c’était en fait de dépasser Nantes, l’Abalone marathon de Nantes où on était à 4002. On s’est dit, bah tiens, on va aller chercher 5000 pour une première. Et donc, du coup, c’est pour cette raison-là qu’on est allé chercher 5000. Et on a arrêté à cette jauge-là, mais on aurait pu accueillir encore sur cette édition 2024, enfin, beaucoup plus de cours. On avait une liste d’attente trop importante qu’on a d’ailleurs stoppée rapidement. Et là, on est déjà complet pour 25.
N.G : Et sur des événements comme ça qui sont extrêmement sollicitants, parce qu’on le voit bien déjà, l’événement en tant que tel dure tout un week-end, l’installation plusieurs jours en amont. Toi, c’est quoi en tant qu’organisateur ton meilleur moment, le moment où tu arrives à prendre un peu de recul et à prendre le plaisir de l’organisation de l’événement ? À quel moment tu arrives à sortir un peu de ça ou est-ce que finalement tu n’arrives pas du tout de tout le week-end ?
J.G : Ça dépend des éditions. La première édition des Foulées de l’éléphant en nocturne en 2016, c’était un moment qui était incroyable. Les arrivées, le départ des Foulées de l’éléphant en 2016, c’était 21h30, je ne sais plus quelle date c’était, mais en tout cas en avril 2016 pour le marathon à Nantes. C’est sûr que le départ du marathon de la Côte d’Amour l’an dernier, malheureusement je n’ai pas pu le vivre pour des raisons organisationnelles, j’étais sur la tête de course, en avant-course. Mais malgré tout, j’entends à la oreillette le fait que le départ se donne. Donc, il y a effectivement quelques petits instants qui sont un peu sympas, mais tu es vite rappelé à ta réalité où tu dois rester concentré jusqu’à l’arrivée du dernier coureur. Mais effectivement, je me rappellerai le départ du semi-marathon, le départ des Foulées de l’Eléphant 2016, le départ du marathon de la Côte d’Amour Amarris l’année dernière, l’épreuve reine. Et je dois avouer le passage de la commission de sécurité sur la traversante 2025. C’était bien en amont des départs. C’était le vendredi, l’ouverture du village de cette année-là.
N.G : Quand tu as eu le coup de tampon qui disait c’est bon.
J.G : Oui. Après, tu es rapidement rappelé à la réalité. Pendant le week-end, tu ne profites peut-être pas tant que ça de l’événement. Tu essaies d’en profiter et quand même rassuré quand les premiers coureurs franchissent la ligne d’arrivée parce que tu sais que ton parcours est sécurisé, normalement sécurisé. Dans tous les cas, que tout le monde arrive à bon port. Mais c’est surtout quand le dernier arrive là, tu relâches un peu. Tu sais que ça va être le début aussi des choses un peu moins sympas à régler, éventuelles petites problématiques qu’il peut y avoir à gérer ou les démontages qui sont un peu fatigués. Ce n’est pas toujours les côtés les plus agréables. Et puis forcément, la bière, le dimanche soir, quand tu fêtes ça avec les équipes, c’est un peu différent sur le marathon de la Côte d’Amour Amarris. Une personne qui, effectivement, a eu un drame, malheureusement, sur la ligne d’arrivée. Donc ça a gâché la fête, mais fort heureusement, ce n’est pas le cas sur chacune de nos éditions.
N.G : Quand tu parles d’équipe, entre l’équipe qui est là permanente de quelques personnes, finalement, et puis l’équipe le jour J, plus les bénévoles, est-ce que tu peux nous donner quelques chiffres comme ça, qu’on se projette un peu ?
J.G : Ouais, alors en permanent, en tous les cas, au sein de l’agence OC Sport à Nantes, on est 6 ou 7 selon les périodes. Les personnes qui sont ou permanentes, à l’heure où on se parle, on est 4 permanents. Et puis après, on s’appuie sur des personnes en alternance ou en stage. On est monté jusqu’à 7. On est en train de revoir l’organisation parce qu’il y a du développement au sein de l’agence OC Sport à Nantes. Donc là, c’est vraiment les personnes qui sont les chevilles ouvrières de nos événements. Après, on s’appuie que ce soit sur le modèle nantais, ou le modèle de la Côte d’Amour sur une association ou un club affiliés à la fédération, avec jusqu’à une dizaine de membres assez actifs à l’année, où on a des temps de passage, des comités de pilotage qui se font d’une manière assez régulière, avec un rôle pour chacune de ces personnes-là. Donc là, c’est des gens qui sont bénévoles et qui nous accompagnent, et qui nous donnent de leur temps pour nous amener de la réflexion. Je pense notamment à Christophe Nicolle, le président du PGAC, où on avait une petite difficulté sur le parcours. En fait, il a cette connaissance du territoire et c’est un coureur. de nous dire, tiens, mais en fait, est-ce qu’on ne pourrait pas faire ça ? Et en fait, c’est des idées qui nous permettent de résoudre certaines de nos problématiques. Donc voilà, ça, c’est, on va dire, le noyau dur de l’organisation à l’année. Et puis après, on a une armée de bénévoles qui nous accompagnent. À Nantes, ils sont 1 400. Sur le territoire de la Côte d’Amour, ils sont entre 900 et 1 millier. Signaleurs, ravitailleurs. Donc là, les personnes que l’on voit, le jour J, qui distribue les dossards, qui assurent la sécurité des zones de départ et d’arrivée, qui vont être effectivement dans les véhicules qui vont poser le matériel. Donc voilà, il y a une dizaine, une douzaine de missions diverses et variées sur l’événement. On a une petite ville, on va dire, qui sont bénévoles. Et puis après, on a des gens qui sont un peu moins visibles. Donc évidemment, il y a les prestataires qui travaillent avec nous, les personnes qui s’occupent du son, les gens qui nous livrent les barrières, ceux qui installent les villages. Et puis aux côtés des équipes logistiques et sport d’OC Sport, il y a toutes les personnes qui interviennent en freelance donc on a de plus en plus de monde qui nous accompagne donc là on a une dizaine, douzaine de personnes qui nous accompagnent la semaine de l’événement qui sont les personnes qui se lèvent le plus tôt des fois à 4h du matin pour installer les barrières installer les banderoles, installer tout le dispositif de sécurité et la chance et la force d’OC Sport c’est que certains de nos collègues suisses ou Lorientais, parce qu’on a eu la chance d’avoir des personnes de Lorient, même si l’univers de la voile est un petit peu éloigné, qui viennent nous donner un coup de main le jour de la manifestation pour tenir la buvette. Je pense à Ingrid et Nathalie, par exemple, pour le marathon de Nantes en 2025. Mais également à Manon, qui est basée en Suisse, qui vient depuis quelques années nous aider sur la partie com. On a la chance, effectivement, de faire des passerelles entre nous sur les différentes agences. Donc effectivement, c’est une petite armée qui est derrière. Il n’y a pas que Gaborieau qui gère l’événement. Bien loin de là, je ne fais plus grand-chose d’ailleurs, malheureusement.
N.G : C’est ça le principal, c’est de tout préparer et ensuite que tout se déroule comme c’est prévu.
J.G : Exactement, que l’engrenage se mette parfaitement en route.
N.G : Alors pour terminer, une dernière question un peu plus légère. Je sais que tu fais du vélo. Est-ce que tu cours aussi des 10 kilomètres, des semis ou des marathons pour souffrir comme tu fais souffrir.
J.G : Donc du coup, je pense qu’on est animé par ça. C’est comme ça que tu trouves les bonnes idées. On fait tous globalement des événements très qualitatifs. Il n’y a pas de grandes choses qu’on trouve sur le marathon de Paris ou celui de Valence. Mais par contre, effectivement, on aime tout ce qu’on en est au sein de l’équipe. Aller découvrir, courir les événements qui sont portés par OC Sport en Suisse, mais également les événements de nos confrères. Parce que c’est là où, effectivement, ça nous rassure, où ça nous donne des idées sur certains flux, sur certains moyens de nous organiser. Et puis, ça nous vide la tête, surtout. C’est qu’à l’approche des événements, on a la chance d’avoir une douche à l’intérieur des bureaux. Et donc, du coup, on va courir soit en individuel, soit avec les collègues. Et ça nous permet de nous challenger, de nous chambrer aussi un peu. Donc oui, effectivement, je cours. Un peu moins que je l’ai fait, malheureusement, par manque de temps, par manque d’envie aussi. mais Mais oui, c’est important d’aller découvrir ce qui se fait ailleurs et de découvrir les événements et les organisations de nos amis ou de nos confrères.
N.G : Merci beaucoup, Julien.
J.G : Merci, Nicolas.
N.G : J’espère que vous en avez appris un peu plus sur l’organisation notamment des deux beaux marathons de la Loire-Atlantique. Et surtout, n’oubliez pas, dans l’événementiel, on n’a pas un métier facile, mais c’est quand même mieux que de travailler.
J.G : C’est clair.
N.G : Merci beaucoup d’avoir écouté jusqu’au bout ce podcast de Good Morning Event. N’hésitez pas à mettre une note de type 5 étoiles sur les plateformes à travers lesquelles vous écoutez le podcast et même un petit commentaire sur Spotify, ça aidera pour son référencement. Vous pouvez également nous envoyer un petit mail à l’adresse qui est indiquée en description pour nous conseiller de futurs invités ou nous faire part de vos impressions. Et à très bientôt pour un nouvel épisode.