Organisation d'événements poker live : les coulisses des tournois Winamax et de l'événementiel immersif

Winamax : entre événements XXL et défis hors normes !

Transcription de l’épisode !

 

Générique : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Good Morning Event, le podcast de l’événementiel.

 

Nicolas Guillermou : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Good Morning Event. Aujourd’hui, je suis avec Matthieu. Matthieu, bonjour.

 

Matthieu Duran : Bonjour.

 

Nicolas Guillermou : Tu t’appelles Matthieu Duran et tu es Live Event Manager chez Winamax. En clair, tu organises tous les événements qui ne sont pas digitaux pour Winamax, partout en France et dans le monde, avec à chaque fois des milliers de joueurs, des tonnes de sujets bien spécifiques, notamment liés à la question de la législation et de la sécurité. Est-ce que tu peux nous expliquer déjà en quelques mots ce qu’est un tournoi de poker live ?

 

Matthieu Duran : Alors un tournoi de poker live, on va dire, c’est la partie sportive du poker. Il y a deux grands jeux dans le poker. On a le cash game, celui qu’on connaît en casino. On vient, on met son argent sur la table. C’est représenté par des jetons, pas par des billets. Sauf aux Etats-Unis, dans certaines vidéos, on peut voir ça. Et puis on joue à se piquer les sous, on va dire, pour le faire assez basiquement. Un tournoi, c’est la formule sportive, c’est-à-dire, que tout le monde achète la même pile de jetons au départ. Tout le monde est à égalité. Il peut y avoir recave ou pas recave, c’est un détail. Et ensuite, on va dire, pour faire simple, c’est celui qui a piqué les jetons de tous les autres à la fin qui gagne le tournoi. Donc voilà, c’est vraiment la formule sportive du poker.

 

Nicolas Guillermou : On va y revenir dans quelques instants parce que je crois qu’il y a une particularité, c’est que les tournois de Winamax sont vraiment assez exceptionnels d’un point de vue poker sportif et aussi d’un point de vue de tous les à-côtés qui sont préposés aux joueurs et aux accompagnants. Mais déjà Matthieu, j’aimerais bien qu’on revienne un petit peu sur ton parcours avant d’arriver chez Winamax. Est-ce que tu peux nous dire par où tu es passé au niveau des études et peut-être aussi au niveau professionnel ?

 

Matthieu Duran : Alors, je peux te faire la belle histoire dans la longueur. Je suis étudiant, j’ai 19 ans, je ne sais pas quoi faire de ma vie, je suis perdu à la fac. Je fais du canoë-kayak. A l’époque, je suis moniteur de kayak, je me blesse. Et puis je pars faire des photos sur un event. Et là, je rencontre des gens dans une nouvelle discipline qui était le kayak surf à l’époque, qui vraiment, démarrait en France. On sympathise, on fait des photos. Et puis, il y a un autre photographe à côté de moi qui est un très grand photographe de surf, très connu, très réputé, qui vient vers moi, qui me propose de regarder mes photos ensemble. Après, on est à l’époque où c’est des diapositives, il faut aller les développer et les voir après. Et ce gars travaille, a ses bureaux dans une agence d’événementiel sportif. Et on arrive là sans savoir où on met les pieds. Mais entre-temps, il y avait un projet que ses copains avaient signé un peu, même carrément je crois, bourré à l’époque au Pays de Galles, puisqu’ils étaient engagés à organiser la Coupe d’Europe de kayak surf en France l’année suivante. Et le quiproquo se fait comme ça, et on rencontre le gars, on vient voir les photos, et puis il y a ce patron d’agence événementielle qui est là, qui écoute le projet, qui est surfeur lui aussi, qui regarde et qui me tend une perche en disant, si un jour vous avez besoin d’un coup de main, n’hésitez pas, vraiment à votre service pour vous filer un coup de main. Je l’ai appelé dès le lendemain. Il m’a dit, reviens mardi, avec plaisir, on regarde ton projet en détail, qui n’était pas franchement le mien à la base, j’étais juste dans le groupe de potes qui avaient fait ça. Et le mardi, donc j’arrive, il me dit, il propose un café, on s’assoit à son bureau, il me dit, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi. La mauvaise, c’est que je t’ai demandé de venir mardi parce que hier, j’ai signé les championnats de France d’athlétisme, qui sont la semaine suivante de ton événement, et je ne pourrais pas prendre ton événement en main. La bonne, elle dépend de toi. Il a ouvert son tiroir. Il a sorti un trousseau de clés. Il m’a dit, tu vois, là, il y a un ordinateur. Il y a un fax. Il y a un photocopieur. C’est l’époque, un photocopieur.

 

Nicolas Guillermou : Des personnes ne vont pas savoir de quoi on parle.

 

Matthieu Duran : Mais c’était l’équipement au top. On est en 1989. Et il me dit, et puis là, tu as une chaise. Si tu veux, tu t’assoies et je t’apprends. Et moi, j’étais tout paumé à la fac. Je ne savais pas quoi faire de ma vie. et j’ai pris le coche à ce moment-là. Donc, j’ai démarré par l’événementiel sportif, en fait, comme ça. Puis, j’ai basculé en école de commerce en suite parce que je savais ce que je voulais faire dans ma vie. Il n’y avait pas d’école d’événementiel, ça n’existait pas à l’époque. J’ai fait tous mes stages avec lui, j’ai fait tout ça avec lui. Et c’est lui qui m’a tout appris. Ensuite, il y a la filiale de congrès qui s’est développée, etc. Et puis, je suis parti à l’armée. Quand je suis revenu de l’armée, il m’a donné un conseil. Il m’a dit, tu viens d’investir dans une école de commerce. Donc, va faire tes armes dans des grandes maisons, etc. Il me dit, pas forcément dans la com. Va droit au but. Donc je l’ai écouté, j’ai envoyé des CV un peu partout Et puis, j’ai fait 5 ans chez Unilever, 5 ans chez Carrefour. Et ensuite, je suis revenu dans l’événementiel à Bordeaux pour commencer, et puis à Paris.

 

Nicolas Guillermou : Chez Carrefour, je crois que tu es même passé par la partie voyage.

 

Matthieu Duran : Par la partie voyage, voilà. J’étais directeur de réseau de Carrefour Voyage à l’époque.

 

Nicolas Guillermou : Ça, ça va peut-être aussi te servir dans ta carrière professionnelle.

 

Matthieu Duran : Ça m’a beaucoup servi, effectivement. Pour tout ce qui est déplacement VHR, effectivement, c’est une petite aide.

 

Nicolas Guillermou : Après ces passages chez Carrefour et Unilever, en 2011, il y a Winamax qui te contacte. Et tu rentres au début seul pour organiser la partie événements live, donc événements réels physiques.

 

Matthieu Duran : Exactement. Donc, 2011, Winamax, qui a commencé à opérer en 2010, cherche un event manager, en fait, pour développer la partie live de Winamax. Et puis moi, avec mon CV, avec les grandes maisons que j’ai fait, avec les diplômes, avec toute l’expérience que j’ai pu avoir très large dans l’événementiel, parce que j’ai fait du catering, j’ai fait du sport, j’ai fait de la musique, j’ai fait du traiteur, j’ai fait du congrès, du séminaire, j’ai fait beaucoup, beaucoup de choses avant d’arriver là. J’avais le profil complet et je suis arrivé, effectivement, comme tu dis, tout seul et le premier jour, j’ai demandé un état des lieux, on m’a dit c’est simple, il n’y a rien. Ton premier job sera de fabriquer des cartes et des jetons.

 

Nicolas Guillermou : Ok, donc on part vraiment, quand on dit on part de zéro, on part de zéro.

 

Matthieu Duran : From scratch c’est from scratch.

 

Nicolas Guillermou : Et pour nous replacer un peu dans le contexte, Winamax, au tout début, est-ce que c’est les deux mêmes métiers qu’aujourd’hui, c’est-à-dire le poker en ligne et le pari sportif ? Ou est-ce qu’il y a des choses qui sont arrivées en cours de route ?

 

Matthieu Duran : Non, en 2011, il n’y a que le poker. Winamax s’est développé d’abord sur le poker et ensuite, à partir de 2014, le pari sportif.

 

Nicolas Guillermou : Donc la partie live, vraiment 100% sur le poker.

 

Matthieu Duran : 100% poker au départ.

 

Nicolas Guillermou : On arrive justement à l’organisation des premiers événements. Tu dis justement que ton parcours précédent t’a beaucoup servi. parce que tu fais le lien entre tes différents métiers et l’organisation d’un tournoi de poker, entre le métier de traiteur, le métier de congressiste, d’agent de voyage. Est-ce que tu peux nous rentrer un petit peu plus dans le détail de tout ce que comporte l’organisation d’un tournoi de poker ?

 

Matthieu Duran : C’est vrai, le métier, l’expérience qui m’a le plus servi vraiment dans le poker, j’ai envie de dire, c’est le métier de traiteur. Parce que quand tu regardes l’organisation d’un mariage, quelque part, tu vas arriver dans une belle salle où il n’y a pas grand-chose. Ton équipe va commencer à dresser des tables, à les monter et puis en cuisine, ça va travailler. Ensuite, tu as des maîtres d’hôtel qui vont être autour des tables, assurer le service. Tu prends un petit peu la même chose quand on arrive, nous. C’est-à-dire qu’on arrive, il n’y a rien. On va monter des tables, alors ce n’est pas pour manger. On ne va pas mettre des assiettes et des couverts. On va mettre des cartes et des jetons. Il n’y aura pas des maîtres d’hôtel, il y aura des croupiers à la place. Et tu vois, toute cette logique logistique autour de l’organisation d’un tournoi de poker, c’est exactement la même. Et puis, quand tu as 1000 personnes qui déboulent à un accueil parce qu’on ne s’assoit pas où on veut, c’est comme un mariage. Il y a un plan de table dans un tournoi de poker. Le métier de congressiste, tu vois, d’avoir dû gérer des milliers de congressistes qui arrivent sur un accueil pour s’inscrire et pour assister aux conférences, etc. C’est quelque chose qui m’a aussi beaucoup aidé dans le métier.

 

Nicolas Guillermou : On parle de tournoi, mais en général, il y a plusieurs tournois qui sont regroupés dans ce qu’on appelle un festival.

 

Matthieu Duran : Exactement.

 

Nicolas Guillermou : Un festival, donc un ensemble de tournois avec beaucoup d’inconnus sur le nombre de participants, sur la durée des tournois. Comment est-ce que tu essaies de travailler un petit peu sur ces sujets-là ?

 

Matthieu Duran : Alors ça, c’est effectivement, comme tu le dis, la grande inconnue. C’est un des trucs les plus marquants dans le poker, et on en parle avec des confrères dans le monde entier, on a tous le même problème. Le joueur de poker ne se préinscrit pas. On a beau tout faire, tout ouvrir en ligne, sur app, tout ce que tu veux, on a un taux de préinscription qui est absolument ridicule. C’est 5 à 10%. On navigue complètement à l’aveugle. Donc un festival, effectivement, c’est une succession de tournois avec différentes formules, différents enjeux, différentes façons de jouer, bref, peu importe, qui s’enchaînent sur 4, 5, 6 jours, une semaine, 10 jours, même on a fait des festivals jusqu’à 10 jours, avec des séries de tournois. Et on a des immenses fichiers Excel où on a plein de scénari possibles, etc. Et après, c’est dans les mains du directeur de tournoi qui lui va vraiment allouer les tables, les croupiers, les effectifs, etc, en fonction des inscriptions qui se déroulent tout au long de la semaine.

 

Nicolas Guillermou : Et autour de tout ça, en fait, tu construis, au-delà de l’enchaînement des tournois, tu construis aussi toute une expérience. Je crois notamment, si on se positionne par exemple sur le SisMix, qui a eu lieu à Marrakech à plusieurs reprises. L’idée, c’est ce que tu disais, c’est que ce soit le week-end du dilemme et qu’on ne sache pas si on va jouer ou si on va s’amuser. En tout cas, on vient vivre une expérience. On peut venir même avec des gens qui ne sont pas joueurs et qui vont eux aussi vivre une expérience et pas juste rester debout derrière des gens avec des cartes fermées et essayer de deviner ce qui se passe.

 

Matthieu Duran : Exactement, donc ça c’est vraiment la marque de fabrique Winamax, ce qu’on a voulu et le cahier des charges que mes patrons m’ont fixé dès le départ, ils m’ont dit on ne veut pas faire la compète avec les plus grands circuits les WEPT, les WSOP les World Poker Tour, World Series of Poker, Européenne Poker Tour etc, on va dire la Champions League, la Coupe du Monde etc. Nous on veut être différents, on veut être communautaires, on veut créer des rendez-vous passionnés, on veut que les gens qui sont tout seuls devant leur ordinateur se rendent compte qu’ils ne sont pas tout seuls et qu’il y a plein de monde qui partage la même passion. Donc nous, notre notion de festival, elle va au-delà du tournoi de poker, c’est-à-dire qu’il y a tout cet environnement qu’on va créer autour pour se retrouver, pour s’amuser, pour jouer, pour picoler, pour manger ensemble, etc. Et on a ces divers formats, effectivement, autour de nos festivals de poker qui sont très marquants. Le format SisMix, comme tu dis, c’est la plus grosse bêtise que j’ai faite de ma vie. C’est de superposer un festival électro et un festival de poker dans un même resort pendant 6 jours. Aujourd’hui, on est revenu à 6 jours, on est monté à 10. Pendant 6 jours, c’est du non-stop. C’est de l’activité non-stop. Un WPO, c’est un truc beaucoup plus convivial, un peu plus week-end d’intégration ou week-end d’étudiants avec pas mal de jeux à boire à côté, beaucoup de bêtises, mais surtout des espaces de rencontres, des espaces où, comme je te disais, l’objectif, c’est que tu n’es pas tout seul devant ton ordinateur. Il y a plein d’autres passionnés qui existent, qui sont là, que tu peux rencontrer. J’ai l’habitude de dire que si tu viens sur un WPO, sur un SisMix tout seul, et que tu repars sans t’être fait un copain, tu es vraiment un asocial. Tu es passé à côté de tout.

 

Nicolas Guillermou : Pour les gens qui ne connaissent pas du tout cet univers poker, on va peut-être essayer de mettre ça encore un peu plus en image si on revient sur le SisMix de Marrakech qui a eu lieu au printemps dernier. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu déjà comment ça se passe sur la partie préparation ? Là, on parle d’aller au Maroc. J’imagine qu’il y a du matériel à emmener. Comment est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on met ça par avion, par la route, par bateau ? Est-ce qu’il y a des sujets de douane aussi, de choses comme ça ? Comment est-ce que ça s’organise ?

 

Matthieu Duran : Oui, évidemment. Alors, passer au Maroc, c’est assez rocambolesque. De toute façon, dès qu’on sort d’Europe, il y a plein de formalités à faire douanières, effectivement. Au Maroc aussi, en plus il y a la mer Méditerranée à traverser, c’est encore un autre truc. Sur Marrakech on a pris une décision dès le premier Sismix qui a eu lieu en 2014 qui est un événement qu’on souhaitait pérenniser on a fait le pari, on a investi dans des tables qu’on a laissées là-bas, puisque on se déplace avec, je vais dire tout le matériel sauf les chaises quand on se déplace en tournée.

 

Nicolas Guillermou : Parce que les tables elles sont à vos couleurs.

 

Matthieu Duran : Et en plus elles ont une forme spéciale que j’ai designé en 2013, cette forme octogonale de la table qui n’est pas ni ronde ni ovale. Quand on joue ces festivals Sismix ou WPO, on joue sur ces tables qui ont une vraie image très particulière. Donc les tables, elles sont déjà à Marrakech. Et ensuite, oui, ça part. Alors nous, on part en semi plus bateau avec toutes les formalités d’importation définitive, d’importation temporaire, les carnets ATA, etc. On prend beaucoup de marge parce que ça a fait beaucoup de progrès, mais les douanes marocaines ont pu être lentes. Elles sont toujours aussi exigeantes. C’est un prérequis, on va le dire, c’est comme ça. Il n’y a pas à discuter. Elles sont très exigeantes, elles contrôlent tout. Elles ouvrent tous les camions, toutes les caisses, tous les fly cases, elles vont tout contrôler. C’est comme ça, on le sait. Donc on prend juste une marge de sécurité d’une semaine à dix jours. On a suffisamment confiance dans le resort là-bas pour réceptionner le matériel si on n’est pas arrivé et nous le garder au chaud jusqu’à ce qu’on soit là.

 

Nicolas Guillermou : Donc les camions partent à peu près un mois avant le début de l’événement ?

 

Matthieu Duran : Oui, c’est ça. Un mois, trois semaines maximum ou minimum, ça dépend dans quel sens tu le vois. C’est un mois avant.

 

Nicolas Guillermou : Et ce tournoi, je crois, il grossit d’année en année. Donc ça veut dire que chaque année, tu es quand même obligé d’amener quelques nouvelles tables que tu laisseras ensuite sur place.

 

Matthieu Duran : Alors maintenant, on en est rendu effectivement à utiliser les 110 tables qu’il y a sur place, plus en amener une trentaine, une quarantaine, même plus, trois soixante cette année, on en a amené. On en a réimporté définitivement quelques-unes. On a fait renouveler les tables aussi sur place. On a refait tous les accoudoirs. On a refait tous les tapis. Évidemment, il y a de l’entretien sur les tables de poker comme les autres. La logistique, c’est une belle, belle part de ce SixMix.

 

Nicolas Guillermou : Toujours sur le côté logistique, 150, 160 tables. On est au Saadi, à Marrakech. Il faut les loger. Est-ce que tout rentre dans les locaux permanents ou est-ce qu’il y a des installations complémentaires à faire ?

 

Matthieu Duran : Non, jusqu’à 2018, ça rentrait. Maintenant, ça ne rentre plus. On investit tous les jardins, on monte des surfaces de chapiteaux. Je crois que c’est 1000 m² de chapiteaux qu’on va monter dans les jardins. Il y a trois chapiteaux différents qu’on monte dans les jardins avec des barnums très classiques avec planchers. Une petite prouesse technique, c’est que les planchers sont très surélevées puisqu’il passe au-dessus d’une fontaine qui est installée en permanence sur la place à la sortie du palace. Donc le plancher est surélevé à 1m20 de mémoire puisque la fontaine est démontée mais il reste le bassin. Donc il faut passer au-dessus du bassin et on a des marches pour monter dans le chapiteau parce qu’au final, il y a ça et on a tellement agrandi les chapiteaux, tellement cherché de place. Là, je crois qu’on est au bout du bout des installations qu’on peut faire. On a même des arbres à l’intérieur du chapiteau. Il y a des trous dans le plancher pour laisser passer les arbres à l’intérieur du chapiteau.

 

Nicolas Guillermou : Ça doit être assez extraordinaire.

 

Matthieu Duran : Franchement, ça donne un cachet terrible. C’est plus beau que n’importe quelle déco qu’on n’ait jamais pu faire. D’avoir ce laurier rose à l’intérieur, là au milieu des tables, c’est génial.

 

Nicolas Guillermou : Et alors, on a aussi un sujet humain quand on organise un tournoi de poker, parce qu’on a besoin de croupiers. On a besoin aussi d’autres métiers annexes, notamment ce qu’on appelle des flors. C’est, on va dire, les superviseurs des croupiers. 150 tables, c’est plus que 150 croupiers, parce que les tables, elles jouent sur des grandes amplitudes horaires.

 

Matthieu Duran : Exactement.

 

Nicolas Guillermou : Comment est-ce que tu fais ou tu les trouves ? J’imagine qu’ils ne viennent pas tous du Maroc, qu’il faut recruter un peu partout.

 

Matthieu Duran : Non, à cette échelle-là, donc effectivement, un SixMix, c’était 225 croupiers, plus 35 personnes d’encadrement, qu’ils soient alors floor, directeur de tournoi, DC, dealer coordinateur, qui est le métier le plus, à mon sens, le plus touchy de tous, puisque c’est d’organiser quel croupier travaille à quelle table pendant combien de temps, vraiment d’organiser toute la rotation de ce personnel, et de les payer à la fin, puisqu’ils sont payés à l’heure, donc il faut bien noter les heures que chacun a pu faire, etc. Donc 35 personnes d’encadrement, et puis après tous les renforts, même là, ce n’est pas nous qui les gérons, mais tous les renforts de restauration, tous les renforts de sécurité, tous les renforts de caissiers, etc. Là, c’est le casino qui va gérer ces renforts. Mais on peut dire qu’un festival comme ça, c’est à peu près 400 personnes qui travaillent dessus.

 

Nicolas Guillermou : 400 personnes qui travaillent. Et combien de festivaliers qui sont venus sur l’ensemble du séjour ?

 

Matthieu Duran : On n’a pas de nombre précis parce qu’on ne prend pas le temps de le faire. Pour être honnête, comme je te disais, c’est 25, 30 tournois différents, il faudrait croiser toutes les listes, machin, etc. Et puis avec la protection des données personnelles, il y a des choses qu’on peut échanger avec le casino, d’autres qu’on ne peut pas, mais c’est le casino qui enregistre les opérations et les finances. Donc c’est eux qui ont les listes nominatives. Mais on estime un tout petit peu moins de 3000 personnes présentes sur le festival au moins un jour.

 

Nicolas Guillermou : Si on recroise ça avec tes 5 à 10% de préinscrits, ça veut dire que tu as entre 150 et 300 préinscrits.

 

Matthieu Duran : C’est ce que j’allais dire, je crois qu’on en avait 140 préinscrits.

 

Nicolas Guillermou : Et que tu budgètes un événement pour 3000. Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’organisateurs d’événements qui seraient prêts à prendre un tel risque. Ça demande une vraie connaissance de ce qu’on appelle le field. C’est du public qui va potentiellement venir.

 

Matthieu Duran : Exactement. Le seul parallèle que j’ai pu connaître dans ma carrière, c’est les festivals de reggae. Les Rasta n’achètent pas leurs billets avant. Ils arrivent sur place et ils achètent vraiment sur place. J’ai souvenir d’un festival au siècle dernier, où je crois qu’on avait vendu 200 billets à tout péter au moment d’ouvrir les portes et il y avait 2000 personnes après le soir devant. Ça fait très peur, très clairement.

 

Nicolas Guillermou : Tu n’as jamais eu de crash avec des raisons qui peuvent être un problème aérien ? Par exemple, pour aller au Maroc, grève des contrôleurs aériens pendant trois jours et d’un coup, plus personne ne peut se déplacer.

 

Matthieu Duran : Non, ça, ça nous est jamais arrivé. Ça nous est arrivé dans l’autre sens, d’être sous-dimensionné. Ça, oui, ça nous est arrivé à deux reprises.

 

Nicolas Guillermou : Oui, c’est vrai qu’il y a le problème inverse qui peut se poser.

 

Matthieu Duran : Le problème inverse s’est posé. Ça nous est arrivé à deux reprises. ça nous est arrivé une fois à Lloret de Mar, ça c’est le plus gros nœud au ventre que j’ai jamais eu de ma vie, quand t’arrives le vendredi soir, enfin même vendredi midi, et on se dit, tout est sold out il faut dire aux joueurs qui n’ont pas encore pris la route de ne pas venir et on a dû tweeter, ne venez pas. C’est horrible pour un organisateur mais tout est vendu tout est vendu, il n’y a plus de place il n’y a plus une table, il n’y a plus de place et le vendredi midi on a dû tweeter ne venez pas. Si vous n’avez pas pré-réservé, ne venez pas.

 

Nicolas Guillermou : Et ça, les joueurs de poker, ça ne leur sert pas de leçon, finalement, sur le côté pré-inscription ?

 

Matthieu Duran : Non, c’est Winamax qui a mal travaillé.

 

Nicolas Guillermou : Quand on fait un parallèle sur des événements un peu participatifs comme ça, comme les courses à pied très en vogue en ce moment, on voit que les marathons sont sold out en quelques heures avec des milliers de billets parce que les gens savent que s’ils traînent à réserver, ils risquent justement de passer à côté. Et là, pour le poker, non, les joueurs gardent cette sorte de liberté de venir jusqu’au dernier moment ou de ne pas venir.

 

Matthieu Duran : Et on faisait le parallèle avec Grégory Chochon, c’est un Ffrançais qui est directeur des World Series of Poker à Las Vegas. On se connaît très bien, on échange régulièrement. On en rigolait, le Main Event, c’est-à-dire les championnats du monde, le tournoi principal des championnats du monde, droit d’entrée, 10 000 dollars. Tu as des queues de 300, 400 personnes tous les matins. Les mecs ont 10 000 dollars dans la poche, ils ont réservé leur avion, ils ont réservé leur hôtel, ils ont probablement réservé un spectacle du Cirque du Soleil, parce qu’il faut s’y prendre à l’avance aussi, mais ils se pointent le matin avec 10 000 dollars en cash dans la poche pour passer à la caisse. Alors que t’as toutes les solutions du monde pour acheter avant, c’est 3 mois avant, tu peux financer tes 10 000, y’a pas de problème. Et c’est un problème qui est universel, c’est lié à la liberté du joueur de poker, qui joue s’il a envie, qui joue s’il a en forme. À nous de nous adapter. On essaye de faire évoluer ça, mais c’est franchement compliqué.

 

Nicolas Guillermou : Et les tournois Winamax, tu disais justement que ce n’est pas Winamax qui encaisse l’argent, c’est le casino qui vous reçoit, qu’on soit à Bratislava, à Dublin…

 

Matthieu Duran : Ou qu’on soit,oui.

 

Nicolas Guillermou : Ou au Maroc. Quel est l’intérêt pour Winamax d’organiser ces événements-là ?

 

Matthieu Duran : Pour répondre à ta première partie, effectivement, pour opérer un tournoi de poker, il faut des licences. Nous, on a une licence d’opérateur en ligne et il n’y a que les casinos qui ont des licences d’opérateur en dur, en live. Donc, c’est toujours officiellement et légalement le casino qui est producteur du tournoi. Donc, il va encaisser l’argent et redistribuer les gains. C’est pour répondre à la première partie de ta question. La deuxième, je l’ai perdue.

 

Nicolas Guillermou : La deuxième, c’était l’intérêt pour Winamax d’organiser ces tournois alors même que Winamax n’encaisse pas l’argent finalement des participants ?

 

Matthieu Duran : Pour la deuxième partie de ta question, là je vais dire que j’ai une chance assez presque unique, je pense, dans cette profession. C’est que Winamax considère le live comme un coût marketing, pas comme une business unit. Moi, je suis un marketing cost. J’ai des autorisations de déficit, on va dire, dans l’organisation. Et c’est vraiment pour l’image de Winamax. On aime regrouper les joueurs, on aime les faire vivre ensemble, on aime faire qu’ils se connaissent, on aime qu’ils nous rencontrent, on est toujours honteusement surstaffés sur nos évents, et jamais avec des prestataires extérieurs, je crois qu’une fois dans l’année on doit prendre une agence d’hôtesse, mais c’est des gens des bureaux qui descendent et qui viennent au contact, des joueurs qui viennent les rencontrer, et c’est une des vraies forces qu’on a sur nos événements. Winamax Poker Tour qui démarre très bientôt, sur chacun des évents on est trois fois trop staffés par rapport au taf qui a affaire réellement sur place. Mais par contre, les joueurs, quand ils viennent, ils peuvent rencontrer des gens de quasiment tous les services de Winamax. Tu vas avoir des gens du support client, tu vas avoir des gens du marketing, du juridique, des développeurs informatiques, des traders en paris sportifs, des gens de l’event un petit peu, évidemment, pour encadrer tout ça. Mais c’est cette volonté-là de convivialité et de communauté qui est très forte chez Winamax.

 

Nicolas Guillermou : Tu parlais justement de WPT. Cette sorte de tour de France, en fait, que là, Winamax fait à la rencontre, là encore, de ses joueurs. C’est quoi le concept de cet événement ?

 

Matthieu Duran : Le concept de cet événement, j’ai envie de dire, c’est un peu, si on peut faire un parallèle, c’est un peu la Nouvelle Star. À la recherche de la Nouvelle Star. C’est le radiocrochet de M6, je crois.

 

Nicolas Guillermou : Exactement.

 

Matthieu Duran : On fait le tour de France de façon absolument gratuite. Initialement, on faisait des petits tournois de 120 joueurs. Et puis ensuite, on est passé sur des tournois de 600 qu’on mélange avec les tournois de 120. Maintenant, c’est 10 grandes messes régionales qui accueillent entre 800 et 1500 joueurs. On démarre à Toulouse à 1500 joueurs, puis on traverse 10 villes. Tout est absolument gratuit. Il faut se qualifier en ligne au préalable quand même un petit peu pour venir sur Winamax, mais tout est absolument gratuit. Même les qualifications sont absolument gratuites. Et dans chacune de ces villes, on va qualifier un certain nombre de joueurs pour participer à la grande finale. La grande finale, là, redevient un tournoi avec enjeu d’argent, avec beaucoup d’argent à gagner. Maintenant, le gagnant l’an dernier est parti avec 180 000 euros de mémoire. Et on va permettre à plus de 200 joueurs amateurs qu’on aura détectés quelque part ou qui auront gagné les étapes régionales.

 

Nicolas Guillermou : Gagné les tournois qualificatifs.

 

Matthieu Duran : Exactement. De participer à cette grande finale gratuitement. En tout cas, payée par Winamax, puisque Winamax paye le casino, évidemment, pour que l’argent se retrouve dans la cagnotte à la fin. Et voilà, c’est un peu la nouvelle star, la recherche de la nouvelle star. Et c’est vraiment génial parce qu’on offre encore, je dis cette année, l’année dernière, on va dire, on estime à peu près 10-15% de gens qui vont jouer pour la première fois en live, en fait, qui n’ont jamais eu cette opportunité, qui jouent sur leur ordinateur, qui jouent un petit peu avec des copains. Mais aller s’asseoir à une table face à neuf inconnus, ce n’est pas la même.

 

Nicolas Guillermou : Je ne sais pas s’il y a une certaine confidentialité, mais combien est-ce qu’on a de joueurs sur le site de Winamax sur une année qui vont jouer au moins une fois ? Et puis, parallèlement, combien vont aller en live sur les événements pour se faire une idée du ratio ?

 

Matthieu Duran : Je ne voudrais pas dire de bêtises. Ce sera à vérifier derrière. Je le rectifierai si besoin. Je crois que c’est plus de 350 000 joueurs de poker mensuel qui se connectent au moins une fois par mois. Rapporté à l’année, je ne peux pas te dire. C’est un peu plus, oui.

 

Nicolas Guillermou : Et du coup, sur l’intégralité des tournois Winamax, ça va être quoi ? Ça va être peut-être 10 000 par an qui vont venir toucher les cartes ?

 

Matthieu Duran : Sur Winamax Poker Tour, c’est plus de 10 000 joueurs accueillis à travers toute la France, sans parler même de la finale qui a réuni l’an dernier 3 500 joueurs. Donc oui, ça fait énormément de monde. Mais si tu rapportes effectivement par rapport au digital, c’est 1 ou 2 %.

 

Nicolas Guillermou : C’est vraiment une autre expérience et une autre façon de jouer pour ces joueurs qui sont habituellement exclusivement en ligne.

 

Matthieu Duran : Exclusivement en ligne, mais il ne faut pas oublier que le online a copié le live. Le poker en live est né dans les casinos bien avant l’informatique.

 

Nicolas Guillermou : Le poker est né en live et le live a été un moyen de faciliter la possibilité de jouer pour les gens qui habitaient loin des casinos. Et puis pour certains gros joueurs qui vont pouvoir jouer plusieurs tournois en même temps, ce que permet d’être sur Internet, ce que ne permet pas de faire dans un vrai casino.

 

Matthieu Duran : Dans un vrai casino. Mais ce qui a fait vraiment le boom du poker en ligne, je ne sais pas si tu connais cette histoire, c’est l’histoire de Chris Moneymaker.

 

Nicolas Guillermou : Oui, au WSOP, justement, dont tu parlais.

 

Matthieu Duran : Exactement, qui est un américain random, je crois qu’il était comptable.

 

Nicolas Guillermou : Random sauf son nom.

 

Matthieu Duran : On aurait voulu l’écrire, on n’aurait pas trouvé mieux. Et qui s’est qualifié pour 27 dollars, sur un site concurrent à l’époque, mais peu importe, pour jouer ces championnats du monde, cette fameuse épreuve à 10 000 dollars. Et il a gagné.

 

Nicolas Guillermou : Il a fait un tournoi qualificatif à 27 dollars et il y avait peut-être 1 000 inscrits. Le gagnant avait une place pour les 10 000 dollars.

 

Matthieu Duran : Exactement.

 

Nicolas Guillermou : Et derrière, il gagne ce tournoi qui aujourd’hui a plus de 8 000 joueurs à l’inscription chaque année maintenant.

 

Matthieu Duran : Entre 8 et 10 000.

 

Nicolas Guillermou : Un petit peu moins à son époque à lui, mais ça reste magnifique.

 

Matthieu Duran : C’est le boom du poker en ligne, Chris Moneymaker est l’étincelle qui a fait exploser le poker en ligne, évidemment, puisque cette histoire est tellement merveilleuse. Et ce nom improbable, Moneymaker.

 

Nicolas Guillermou : Et donc, ces WSOP, c’est, je crois, à peu près six semaines chaque été, de fin mai à juillet. Est-ce que c’est un événement sur lequel toi, tu te rends, justement, pour voir ce qui s’y passe, pour prendre des idées, ou juste même pour le plaisir, pour jouer peut-être ?

 

Matthieu Duran : Alors, jouer, j’ai joué une fois, mais pas le Main Event à 10 000. Je n’ai pas les moyens. J’ai joué une fois. Je m’y rends, je vais dire,presque chaque année dans le sens où on a tout un programme d’accueil des qualifiés sur place que j’ai initié en 2012 ou 2013, je ne sais plus et que je pilote toujours même si ce n’est pas ma fonction principale c’est un peu rentrer dans les mœurs que ce soit moi qui pilote.

 

Nicolas Guillermou : Quand tu dis les qualifiés c’est que justement il y a des tournois en ligne sur le site de Winamax où on peut jouer alors il y a des tournois individuels et je crois qu’il y a un tournoi collectif notamment qui s’appelle le  le King 5 qui est d’ailleurs un nom qui est maintenant dans le football aussi mais en tout cas un tournoi où on s’inscrit par équipe avec ses copains pour 0€ et l’équipe gagnante ira avec5 copains/copines jouer justement les championnats du monde de poker. 

 

Matthieu Duran : Jouer à Vegas c’est exactement ça donc il y a des formules de 0 à ça doit être 750€ le buy-in le plus cher pour se qualifier pour les championnats du monde. On ne qualifie pas que pour le Main Event on qualifie aussi pour d’autres events c’est une centaine de joueurs français qui partent à Vegas grâce à Winamax, d’abord grâce à leur talent de s’être qualifiés, mais en l’occurrence sur Winamax. Et puis là-bas, on a tout un programme d’accueil avec un système d’accueil à l’aéroport. On les aide au check-in, on les aide au check-in à l’hôtel, on les aide au check-in aux World Series, à faire leurs cartes casino, etc. Je suis toujours ce programme et j’y vais quasiment tous les ans.

 

Nicolas Guillermou : Et chez Winamax, il y a aussi toute une équipe de joueurs professionnels, dont certains sont connus même maintenant au-delà du monde du poker. C’est quelque chose qui est également dans tes prérogatives d’organiser des choses pour eux ou pour le coup, ils sont eux totalement de leur côté sur cette partie-là ?

 

Matthieu Duran : Non, là, ils sont totalement de leur côté. C’est Stéphane Matheu et Melvin Pasquini qui gèrent vraiment cette équipe à part entière. Bien évidemment, on collabore sur chacun des événements live où ils viennent, que ce soit en termes de logistique ou que ce soit en termes d’occupation qu’ils vont avoir ou de présentation. Là, on part à Toulouse, on a tout un programme, puisque tous les pros seront là sur l’étape WPT de Toulouse. Tous les pros seront là, ils ont chacun un programme prédéterminé où ils vont faire des masterclass, des ateliers, des défis, des challenges, des photocalls, des accueils. Ça a été une superbe idée de Stéphane Matheu l’an dernier, qui a dit, mais pourquoi les pros ne viendraient pas faire l’accueil ? On va surprendre les joueurs et il y a des joueurs de calibre mondial qui vont arriver à l’accueil. Et j’ai cette anecdote fabuleuse, puisque l’an dernier, on a recruté Gus Hansen, qui est vraiment une légende du poker au sens le plus fort du terme. Et je me souviens, on était au Palais des Congrès de Lille. Donc, on était au premier étage. Je ne sais pas si tu connais ce Palais des Congrès. Il y a un étage à monter avec des escalators. Et je descendais par les escaliers parce que j’avais pas le temps de prendre les escalators. Vérifier un truc à l’accueil. Et en remontant, je remontais un tout petit peu plus vite que les gens qui montaient dans l’escalator. Et j’entends un couple qui dit, est-ce que tu crois qu’on va arriver à voir Gus Hansen ? Et moi je savais pertinemment qu’il était en haut de l’escalator pour leur dire bonjour. J’ai pris le temps de m’arrêter et de regarder leur tête, mais alors ça a été à la Tex Avery, avec le menton qui se décroche comme ça, avec clac ! Il était là, pile en face, mais dix secondes après. Ça fait partie de l’expérience joueur, de ces petits détails qu’on offre, ces initiatives de Stéphane Matheu, qui est le coach et le manager de la Team à par entière. Donc on collabore, oui, sur les événements, mais on n’a aucun management de cette équipe-là.

 

Nicolas Guillermou : C’est un peu tout le sens de l’événementiel au sens large, c’est-à-dire de créer des émotions, créer des moments marquants. C’est un investissement sur l’avenir parce que pour les gens, la marque Winamax va être mémorisée sur le très long terme après avoir vécu des expériences comme retrouver une idole physiquement et pouvoir lui échanger quelques mois avec elle.

 

Matthieu Duran : C’est complètement ça. J’ai toujours cette phrase, qui vient de chez Carrefour à l’époque, d’un des premiers séminaires cadre que tu fais quand tu rentres chez Carrefour, où le gars qui nous accueille nous dit on vous a dit que vous venez prendre la piqûre mais en fait c’est pas une piqûre, c’est une perfusion qu’on va vous mettre et c’est vraiment ça qu’on essaye de faire, alors c’est très imagé moi je le prends de façon très fun évidemment mais c’est une expérience sur une semaine entière où en repartant, on a créé des dilemmes parce qu’il y a tellement de choses à faire il y a tellement d’opportunités, tellement de trucs et forcément on a fait des trucs géniaux et on sait qu’on en a raté. C’est vraiment ça qu’on cherche à faire. C’est un trou plein d’émotions qui dure une semaine entière.

 

Nicolas Guillermou : Je vois ton sweat. Tu as un sweat Winamax. Ça prouve quelque chose, c’est-à-dire que normalement, les marques payent pour que les gens portent leurs marques. Vous, vous arrivez à faire du merchandising et à vendre des fringues avec la pub Winamax finalement. Comme quoi les gens sont fiers de la porter et sont prêts eux-mêmes à dépenser de l’argent pour porter cette tenue.

 

Matthieu Duran : Pour porter cette marque. Alors après, il faut dire un truc aussi qui est une vraie décision d’entreprise. Nos patrons ont décrété qu’on ne ferait pas d’argent sur le merchandising. C’est-à-dire que tout est vendu prix-coûtant. Le sweat que j’ai sur moi, on va le dire, je ne dis pas un secret de fabrication, mais il est fabriqué par Carhartt, en fait. Tu vois la qualité des suites qu’on a. Mais nous, on va le vendre 30 balles ou 35 balles, je crois. Ça dépend si c’est la capuche ou pas la capuche. Mais on ne fait pas d’argent. Tout est vendu, prix-coûtant, sur les événements, justement, pour diffuser la marque. Et c’est gagnant-gagnant. J’ai souvenir d’événements encore assez récents où c’est une compagne d’un joueur qui est là et qui appelle son mari et qui lui dit, mais à ce prix-là, on va en acheter pour les gosses. Ils avaient des ados. Ils disaient, mais à ce prix-là, on en achète pour les gosses. Et ils sont repartis. Ils avaient six sweats, en S, en M, en L. Parce que oui, le rapport qualité-prix est absolument imbattable sur le merchandising Winamax.

 

Nicolas Guillermou : Tout à l’heure, on parlait des à-côtés, mais on n’est pas rentré dans le détail. Au-delà du festival de poker, des différents tournois, quand on est éliminé, on peut se réinscrire sur d’autres tournois. Il y a des soirées. On imagine à peu près ce que ça peut être des belles soirées, des très belles soirées. Mais je crois qu’il y a aussi des tournois un petit peu annexes, un petit peu farfelus qui s’organisent. Et je crois qu’il y en a beaucoup qui viennent un petit peu de tes idées, est-ce que tu peux nous raconter un peu ce qu’on peut retrouver sur un festival Winamax ?

 

Matthieu Duran : Alors actuellement on a deux grands trucs très marquants. Celui qu’on appelle l’autre main event, l’autre événement principal c’est, maintenant je ne peux pas ne pas le faire, c’est cet immense tournoi de beer pong qu’on fait sur tous nos festivals qui peut accueillir jusqu’à 120, 130, 140 équipes de deux joueurs. C’est un tournoi de beer pong, on s’élimine, etc. La consommation d’alcool n’est pas obligatoire, évidemment, mais beaucoup jouent le jeu. Beaucoup jouent le jeu. C’est un titre extrêmement honorifique. Et sur tous ces événements, on gagne des trophées moches. Par définition, c’est gratuit, c’est offert, mais on gagne un trophée moche à la fin. Il n’y a rien de plus à gagner.

 

Nicolas Guillermou : Mais on est fiers devant ses amis.

 

Matthieu Duran : Et on est très fiers. Et en fait, le trophée, c’est une immonde chemise qu’on achète sur Amazon en polyester, avec de la mousse de bière posée, qu’on fait logoter au nom du festival pendant lequel s’est déroulé le tournoi. Mais les joueurs reviennent d’année en année avec leur chemise, parce que c’est un vrai trophée que tu portes d’année en année. Là, actuellement, on est en train de développer les tournois de fléchettes avec les Darts, puisqu’on sponsorise Thibault Tricole, qui est le numéro un français.

 

Nicolas Guillermou : Le breton.

 

Matthieu Duran : Le breton, exactement.Donc, on sponsorise Thibault et qui vient très régulièrement sur nos évents. Et on fait des grands tournois de fléchettes, c’est génial. Il fait des masterclass l’après-midi, de ses grands tournois de fléchettes. Mais après, tu vas trouver plein d’autres choses, comme des quiz. On a fait des hypogloutons humains. On a fait des courses débiles, on a fait du footgolf.

 

Nicolas Guillermou : Tennis de table aussi j’ai vu.

 

Matthieu Duran : Tennis de table oui, du Pingatlon, avec des tables toutes vérolées d’une façon ou d’une autre trop haute, trop basse, avec des trous dedans jouer sans raquette, on joue avec autre chose, des claviers d’ordinateur ou des gants de boxe. Il y a toujours ce côté un peu couillon assumé dans nos soirées dans nos events c’est les débuts de soirée on va dire après les fins de soirée sont beaucoup plus classiques, avec un DJ et quelques bouteilles.

 

Nicolas Guillermou : Alors, si vous voulez voir à quoi ça ressemble, il y a un YouTuber qui s’appelle Bonjour Baptiste qui a fait pas mal de vlogs sur les différents tournois. Et c’est vrai que ça donne quelques images des tournois, mais ça donne aussi quelques belles images des à-côtés et ça plonge dans l’ambiance, si vous voulez découvrir tout ça.

 

Matthieu Duran : Ouais, toujours très festif et décalé.

 

Nicolas Guillermou : C’est le but. Tu changes parfois de destination, parce que t’es pas marié avec des destinations. Il y en a qui apparaissent, qui disparaissent du calendrier. Est-ce qu’il y a des nouveaux projets, des nouvelles destinations qui sont prévues, par exemple, pour l’année 2026, dont on pourrait parler ?

 

Matthieu Duran : Alors pour 2026, le calendrier n’est pas totalement bouclé. Mais on va dire que là maintenant, on arrive à un niveau de dilemme parce qu’on a des festivals qui sont très en place, qui marchent très bien, que les joueurs aiment beaucoup. Mais dans le même temps, nous, on est curieux, on aime bouger, on aime faire découvrir de nouvelles destinations. On va développer le Winamax en Italie et au Portugal. C’est la vérité.

 

Nicolas Guillermou : Sans trahir le secret ?

 

Matthieu Duran : Non, je ne travaille pas de secret. C’est qu’il n’y a rien de finalisé pour l’instant. Mais oui, je travaille, dans un futur plus ou moins proche, à organiser des événements en Italie et au Portugal.

 

Nicolas Guillermou : Sur quelque chose qui est un petit peu plus récent, tu as emmené tout Winamax en Europe de l’Est, du côté de Bratislava, il n’y a pas longtemps. Il y a eu deux éditions, c’est ça ?

 

Matthieu Duran : Il y a eu trois éditions à Bratislava, effectivement.

 

Nicolas Guillermou : Là, tu avais créé un peu la surprise.

 

Matthieu Duran : Complètement, et j’adore. Mais à la base, ça part d’une réflexion vraiment marketing, c’est-à-dire que le WPO, Winamax Poker Open, c’est un tournoi qui s’est fait à Dublin pendant une dizaine d’années. Et puis, pour des raisons de Covid, puis de guerre en Ukraine, etc, les sites n’étaient plus disponibles. On ne pouvait plus le faire. Et je cherchais une destination un peu low cost, parce que Dublin a quand même beaucoup flambé en prix ces 15 dernières années. Ce n’est plus une destination low cost du tout, Dublin. Et je cherchais une destination low cost au sens le plus noble du terme, avec un coût de déplacement et d’hébergement le plus raisonnable. Donc, je suis parti en Europe de l’Est chercher un casino volontaire qui ait la taille, qui ait envie, dans lequel on puisse faire ça. Et on a fait trois éditions, effectivement, à Bratislava. Et ça, c’est très touchant, quelque part, quand tu arrives et tu dis, cette année, ce sera à Bratislava. Très objectivement, il y a 90% des gens qui ne savent pas placer Bratislava sur une carte, qui ne savent même pas dans quel pays c’est. Ils savent que c’est en Europe de l’Est, mais alors quel pays, on ne sait pas.

 

Nicolas Guillermou : Et en plus, ce n’est pas très facile, entre guillemets, d’être connecté. En tout cas, il n’y a pas d’avion direct où on regarde, hop, Bratislava, c’est parti.

 

Matthieu Duran : Mais en fait c’est super simple t’atterris à Vienne et c’est à 45 minutes.

 

Nicolas Guillermou : Tant qu’on n’a pas regardé sur la carte, on ne le sait pas. On cherche le Paris-Bratislava qu’on ne trouve pas.

 

Matthieu Duran : Exactement. Mais tu vois, il y a quand même 2500 personnes qui sont déplacées à Bratislava. Donc c’est assez touchant sur la force de la marque et la confiance que les joueurs te font pour proposer de nouvelles destinations.

 

Nicolas Guillermou : Et là, on était sur quelque chose de très urbain par rapport à d’autres endroits où les casinos sont un peu périurbains. Là, on est plein centre-ville.

 

Matthieu Duran : On était plein cœur de ville. Alors là, le prix à payer, j’ai envie de dire, de ce truc-là, c’est qu’on était dans une configuration totalement folle, puisqu’on n’avait pas une grande salle, mais on avait 14 salles de séminaire réparties dans deux hôtels. Je crois que dans la plus grande, il y avait seulement 31 tables, et puis des salles à 8 tables, à 12 tables, à 15 tables. Et voilà, on devait se balader entre deux hôtels pour jouer ce tournoi. Ça avait un côté très rocambolesque, mais effectivement, dans le centre piéton de Bratislava. Tu sors, tu as un choix de 40 restaurants à moins de 5 minutes. Tu peux manger tout ce que tu veux. Tu peux manger indien, italien, slovaque. Il y a tout à portée de main. Et c’était vraiment un confort de vie très chouette pendant trois ans.

 

Nicolas Guillermou : Et comment tu fais pour trouver ces nouvelles destinations ? Est-ce que tu prends ton bâton de pèlerin ? Tu pars à la recherche finalement, parce que c’est toujours adossé à un casino. Donc, il faut faire un peu le tour des casinos pour les découvrir un à un, peut-être d’abord à distance et puis physiquement, et aller voir ce qu’il y a, ce qu’on peut faire, ce que les gens du casino sur place pensent qu’on peut faire et puisque toi avec ton oeil peut-être un peu plus fou que tu penses qu’on peut faire.

 

Matthieu Duran : Je leur dis qu’on peut aller plus loin ça arrive souvent tu disais dans une interview que tu aimais bien les pousser dans leur retranchement un peu par définition on les pousse dans leur retranchement parce que pour être très clair aujourd’hui iln’y a pas peut-être un ou deux casinos en Europe qui ont vraiment la taille d’accueillir un événement Winamax où on va poser 180 tables c’est là où on en est rendu maintenant c’est le minimum c’est poser 180 tables dernier festival à Aix-les-Bains pour les poser c’était 2400 m² juste pour la partie poker, sans parler des parties réceptives sans parler des parties d’accueil de lobby, festive etc.

 

Nicolas Guillermou : Et puis le casino il doit garder aussi sa partie machine à sous, il ne peut pas tout espacer non plus.

 

Matthieu Duran : Il a toujours sa clientèle qui est là, même s’il y a 2 ou 3 000 joueurs de poker qui viennent il y a toujours la clientèle des machines à sous, des roulettes des blackjack qui est là donc il ne peut pas la foutre dehors donc ces sites n’existe plus. Aujourd’hui, il faut que je les crée de toutes pièces en partant d’existants, bien sûr. Mais tu vois, à Marrakech, quand je disais on monte 1000 m² de chapiteaux, c’est vraiment ce qui s’est passé. A Aix-les-Bains, où on était dernièrement, pareil, on a monté du chapiteau, on a transformé un théâtre en plateau de télévision. On a rénové une boîte de nuit qui était…

 

Nicolas Guillermou : Le décor était magnifique, d’ailleurs.

 

Matthieu Duran : Ah oui, c’était incroyable.

 

Nicolas Guillermou : Allez voir aussi sur internet le décor de la table télé dans ce théâtre c’était vraiment sublime.

 

Matthieu Duran : Mais la base est fabuleuse. Un théâtre italien qui est classé, qui est incroyable. Et là, les équipes télé ont fait un travail phénoménal puisqu’ils ont recréé dans le décor arrière les loges, les balcons, les baignoires à l’italienne qu’il peut y avoir dans le théâtre, comme si c’était une arène pour poser la table au milieu. Et la lumière était folle dans cet espace-là. Et même en tant que spectateur, sans même être sur le streaming ou pas, en tant que spectateur, c’était vraiment… Un petit côté un peu pas bouleversant, mais j’ai vu des joueurs qui m’ont dit que ça fout la trouille d’aller sur cette scène pour déjà jouer en table télé. C’est déjà un peu impressionnant quiconque soit, mais dans ce décor-là, ça devenait vraiment impressionnant.

 

Nicolas Guillermou : La table télé, c’est la table de la finale quand il ne reste plus que les tout derniers joueurs. Mais pendant tout le tournoi, il y a une des tables qui est délocalisée sur cette table télé. Et donc, n’importe quel joueur lambda qui fait même son premier tournoi peut se retrouver, au hasard du choix du diffuseur, sur cette table-là, avec les caméras qui filment y compris la révélation de ces cartes à l’écran alors il y a un décalage on ne peut pas tricher mais on peut se retrouver c’est comme si on allait faire un tournoi de Six et qu’on se retrouvait au Parc des Princes pour jouer le premier match de poule ça peut être totalement déstabilisant pour un joueur.

 

Matthieu Duran : C’est exactement ça, jamais vraiment tiré au sort il y a toujours quelqu’un d’un peu connu sur la table oui mais vous vous pouvez être au hasard avec un grand champion et vous retrouvez une personnalité et vous retrouvez sur cette table làDans le plan de table, tu te retrouves avec Baptiste, par exemple, on en parlait tout à l’heure, un influenceur, une vedette de télé, un joueur pro qui est là. Et puis, c’est l’édito qui choisit, qui va dire au directeur de tournoi, la table 142, je la veux en table télé dans une demi-heure. Et pouf, tout le monde décale et part sur le plateau téléjouer. C’est super impressionnant, quel que soit le décor.

 

Nicolas Guillermou : Et est-ce qu’on peut faire des choses aussi grandes, aussi folles à Paris Intramuros ? Depuis quelques années, il y a les cercles qui ont… Dans les clubs ou les cercles ?

 

Matthieu Duran : Alors, les cercles enfermés et les clubs en réunion.

 

Nicolas Guillermou : Les clubs qui ont ouvert, on peut donc de nouveau jouer dans Paris, dans des lieux qui ne sont pas des casinos, mais qui sont que des clubs de jeu. Est-ce qu’on peut organiser un très grand tournoi de poker comme ça, en plein centre de Paris ?

 

Matthieu Duran : Alors, on peut. On l’a fait à deux reprises. On en a fait un au Palais des Congrès, on en a fait un à Porte de Versailles. Puisque dans le passage des cercles au club, on va dire, alors il y a eu, pour la faire rapide, il y a eu un peu de ménage fait dans les cercles, où ce n’était pas très bien géré en coulisses. L’État a remis des gens de confiance avec des nouvelles licences de clubs. Et les clubs ont obtenu justement cette capacité de ce qu’on appelle le déport de licence. C’est-à-dire que comme un bar, je crois que c’est un peu la même chose, on peut déporter sa licence dans un endroit extérieur en respectant un cahier des charges, évidemment. Très important pour faire simple, le cahier des charges pour un déport de licence casino, c’est de reproduire l’intégralité des conditions de sécurité d’un casino. C’est-à-dire qu’il faut une caméra au-dessus de chaque table, un micro dans chaque table qui puisse enregistrer en cas de contestation, etc. Donc on l’a fait à deux reprises. On a estimé que c’était vraiment trop coûteux. Puisque pour te donner une idée, quand on était au port de Versailles, on a pris le Hall 5. C’était 5500 m², un truc comme ça de mémoire. On a dû installer 180 caméras. On avait 12 km de câbles dans les caniveaux et en aérien. C’est deux jours et demi de montage, jour et nuit. Et franchement, on a estimé que c’était trop… coûteux pour pouvoir le reproduire parce qu’une des autres spécificités des festivals Winamax c’est qu’on joue sur des low buy-in c’est-à-dire à des enjeux très faibles pour le poker.

 

Nicolas Guillermou : On est loin des 10 000 dollars dont on parlait, l’idée c’est que ça soit pratiquement monsieur et madame tout le monde qui puissent participer.

 

Matthieu Duran : Exactement, c’est-à-dire il faut consacrer un budget évidemment pour faire ça mais ça peut être un budget loisir avec 1000, 1500 euros, tout dépend de la destination dans laquelle on est. On peut venir passer quelques jours sur un festival Winamax, jouer quelques tournois de poker, participer aux soirées, participer aux animations, profiter un peu de la ville, faire un peu de tourisme. On reste sur des budgets loisirs, on va dire, de Monsieur Tout-le-Monde. Il faut les économiser ou les gagner un petit peu à travers quelques tournois locaux qu’on a pu faire ou en ligne. Mais voilà, ça reste des budgets extrêmement raisonnables. Mais qui dit budget, la rémunération du casino, la rémunération de l’opérateur, elle se fait en pourcentage de la mise. quand on met 500 euros il y a 440 euros qui vont dans la cagnotte à répartir entre les joueurs et la rémunération du casino c’est 60 euros avec ces 60 euros il faut qu’il paye l’écroupier pendant une semaine, il faut qu’il paye son installation son électricité, ses taxes, patati patata je ne fais pas tout le détail parce que c’est très très long et c’est pour ça que les événements sont déficitaires à la fin mais ça après c’est un deal avec le casino où on s’arrange avec eux toujours dans le je ne suis pas business unit, je suis marketing cost donc on va offrir le meilleur à nos joueurs. Je dis souvent que quand on paye 500 euros pour jouer chez Winamax, on a la qualité de prestation d’un 5000 euros à côté, parce qu’on paye la différence de prestat.

 

Nicolas Guillermou : Dernière petite question, si on sort un petit peu de l’univers poker, toi, sur la dimension événementielle, est-ce qu’il y a un événement dans ta vie qui t’a particulièrement marqué et pourquoi ?

 

Matthieu Duran : Beaucoup, beaucoup m’ont marqué. J’ai envie de dire le tout premier 6Mix m’a beaucoup marqué.

 

Nicolas Guillermou : On revient dans le poker, là.

 

Matthieu Duran : Ah, hors poker, tu veux dire ?

 

Nicolas Guillermou : Oui, plutôt justement hors poker, un peu dans des choses qui sont marquantes et qui peuvent être aussi des références pour toi, de codes que tu dis, tiens, j’ai envie d’importer ces codes-là dans les événements poker, par exemple.

 

Matthieu Duran : Je vois ce que tu veux dire. Alors, celui qui m’a le plus marqué, là, vraiment, très personnellement, c’est les Paralympiques, les Jeux Paralympiques. Moi, j’ai pris une claque. À Paris, donc 2024, c’était pendant. clac, alors monumental, c’était incroyable incroyable en termes d’émotion, incroyable en termes de volonté je sais que les mecs n’aiment pas qu’on dise que c’est des héros machin etc mais tu prends une telle claque de voir des gens qui manquent un bras, une jambe machin etc et qui vont courir deux fois plus vite que toi la natation ça m’a subjugué parce que les gars, les nanas sont en maillot de bain je veux dire le handicap est apparent et la performance est absolument fabuleuse C’est assez… C’est celui qui m’a vraiment le plus marqué dans ces dernières années. Je crois que c’est les Jeux paralympiques.

 

Nicolas Guillermou : Tu avais pu aller prendre quelques billets, aller dans les stades ?

 

Matthieu Duran : Aux paralympiques, oui. Pour les Jeux olympiques, j’ai fait le… Alors, je ne suis pas parisien, mais le gars qui travaille à Paris Moyen, j’ai dit, je prends 15 jours de vacances, je pars d’ici.

 

Nicolas Guillermou : Et tu regrettes ?

 

Matthieu Duran : Je l’ai très vite regretté. Je l’ai très vite regretté, mais tant pis. J’assume d’avoir eu une mauvaise évaluation de la situation des transports de la logistique, etc. Bon, les prix étaient vraiment trop chers à mon goût et à mon sens par rapport à ça.

 

Nicolas Guillermou : Il y avait beaucoup de belles opportunités quand même. Des belles épreuves à pas cher. J’ai acheté même pendant la semaine des billets au dernier moment, on trouvait des choses très sympas.

 

Matthieu Duran : Oui, il y avait des trucs. Mais nous, on était loin. On était en Grèce, on était au soleil là-bas. On regardait ça sur un petit écran. C’était très bien aussi. C’était une façon de le faire. Mais on a acheté des billets pour les paralympiques. À ce moment-là, on s’est vraiment régalé. Après, dans les trucs, moi, je regarde… J’ai envie de dire sur ce côté couillon, je regarde beaucoup d’événements américains. Je regarde beaucoup de vidéos d’universités. C’est là-dedans que tu trouves cette façon d’ambiance et de créer des cohésions, de créer des choses là. Donc, c’est un peu tout ça dont je m’inspire. Et moi, après mon sport de référence, c’est le football américain. Donc oui, le Super Bowl, il y a toujours des bons petits combines à prendre pour trouver des idées.

 

Nicolas Guillermou : Merci beaucoup, Mathieu.

 

Matthieu Duran : Avec plaisir.

 

Nicolas Guillermou : Merci pour cet échange passionnant et merci à toutes et tous pour votre écoute. Et surtout, n’oubliez pas, dans l’événementiel, on n’a pas un métier facile, mais c’est quand même mieux que de travailler.

 

Matthieu Duran :J’adore.

 

Générique :  Merci beaucoup d’avoir écouté jusqu’au bout ce podcast de Good Morning Event. N’hésitez pas à mettre une note de type 5 étoiles sur les plateformes à travers lesquelles vous écoutez le podcast et même un petit commentaire sur Spotify, ça aidera pour son référencement. Vous pouvez également nous envoyer un petit mail à l’adresse qui est indiquée en description pour nous conseiller de futurs invités ou nous faire part de vos impressions. Et à très bientôt pour un nouvel épisode.

Logistique événementielle, production internationale et expérience participant au cœur des tournois Winamax !

 

Organiser un événement, ce n’est jamais simplement “ouvrir des portes”. Derrière chaque manifestation d’envergure se cache une mécanique précise mêlant logistique, production, coordination humaine et création d’expériences mémorables. Les tournois de poker live organisés par Winamax en sont l’illustration parfaite : des événements hybrides, à la croisée du sport, du divertissement et de l’événementiel expérientiel.

 

Dans le nouvel épisode du podcast Good Morning Event, Matthieu Duran, Live Event Manager chez Winamax, nous ouvre les coulisses de ces productions hors normes. Festivals internationaux, installations temporaires, scénographies sur-mesure, gestion de milliers de participants et d’équipes opérationnelles : l’organisation d’un tournoi de poker live ressemble, à bien des égards, à celle d’un grand événement corporate ou grand public.

 

À travers son parcours et ses retours d’expérience, Matthieu met en lumière une réalité souvent invisible : un tournoi de poker live est avant tout un projet événementiel complexe, où chaque détail compte. De la logistique internationale à la création d’une expérience immersive et communautaire, Winamax a développé une approche singulière, plaçant l’humain, l’émotion et l’expérience participant au cœur de ses événements.